Le site alsacien du chimiste américain Dow, à Lauterbourg (67), démarre en mars et pour deux ans la dépollution d'une partie de la décharge située dans son enceinte, où il a accumulé de 1960 à 1997 quelque 250 000 m3 de coproduits et rebuts de ses multiples fabrications : résidus de manganèse, polymères acryliques, fongicides et leurs substances résiduelles... en contact direct avec la nappe phréatique, dans laquelle l'un des contaminants s'est d'ailleurs infiltré. Pourtant, les mesures de contrôle et le confinement pratiqués depuis vingt-cinq ans avaient systématiquement confirmé l'absence de risque pour l'alimentation en eau potable. « Nous aurions pu nous contenter de poursuivre cette surveillance, mais nous avons souhaité franchir un pas supplémentaire en réduisant à la source la masse des contaminants », expose Jean-Luc Pfennig, chef de projet. D'un coût de 20 millions d'euros, cette opération concerne les 30 000 m3 de la partie la plus ancienne de la décharge. Après l'examen de plusieurs options techniques (vitrification, oxydation, solidification, incinération), l'usine a choisi l'excavation comme point de départ d'un processus issu de trois ans de recherches. Les particules fines, qui concentrent les polluants, seront séparées des sables et graviers par tri mécanique, puis lavées à la soude et décantées avant d'être remises en place avec le reste des terres, mais « propres » et stabilisées grâce à leur mélange à du ciment. Les eaux du traitement finiront dans la station d'épuration du site.