Veolia Eau a officiellement lancé, le 1er avril 2011, sa nouvelle offre de services pour l'assainissement non collectif (ANC) : elle comprend la conception, l'installation et le financement d'un dispositif d'assainissement non collectif, auxquels il faut ajouter le diagnostic et l'exploitation. Les partenaires de cette offre sont Cetelem pour le financement (avec un taux fixe de 5,59 %, quelle que soit la durée du prêt), et la Sade (filiale de Veolia Eau) pour la réalisation des travaux.
L'offre baptisée « Services+ » est commercialisée en différentes « box » avec un paiement mensuel sur une durée de quinze à vingt ans. Son but est de permettre aux particuliers d'étaler un investissement dont le coût peut aller de 5 000 à 15 000 euros pour une capacité de 5 EH (plus généralement de 8 000 à 12 000 euros), et de leur offrir une garantie de bon fonctionnement moyennant un contrat d'exploitation. Les forfaits mensuels commencent à partir de 15 euros pour la « box exploitation », de 25 euros pour la « box installation », et de 40 euros pour les deux services (réunis dans une « box prêt à épurer »). Si l'on veut se faire une idée du coût de l'investissement, une valeur de 10 000 euros remboursée sur une durée de vingt ans représente un montant mensuel de 41,70 euros (sans compter les taux d'intérêt et le coût d'un contrat d'exploitation). Pour rendre ce forfait acceptable, Gérard Pauchet, directeur commercial de Veolia Eau Île-de-France, estime que le coût mensuel doit se situer entre 50 et 60 euros, et ne pas dépasser 100 euros.
NOMBREUX TRAVAUX DE RECHERCHE
Cette offre est le résultat des nombreux travaux de recherche menés depuis 2004 par Veolia Eau avec plusieurs partenaires ( Cemagref, CSTB, agences de l'eau, etc.) sur les plates-formes de tests du CSTB à Nantes et au BDZ à Leipzig, ainsi que de l'étude du comportement des petites installations d'assainissement (PIA) en montagne (réalisée avec l'Anem et l'agence de l'eau RM&C) et de l'étude de 66 PIA menée avec l'agence de l'eau Adour-Garonne dans le Tarn.
Au final, après avoir testé 47 filières, Veolia Eau en recommande aujourd'hui douze, au vu de leurs performances. Le groupe a ensuite mené d'âpres négociations commerciales avec ces fabricants pour obtenir d'importantes réductions sur le prix catalogue (plus de 40 %) en raison du volume de commande.
FILTRE COCO OU MICROSTEP ?
Deux dispositifs ont finalement été retenus et intégrés dans l'offre Services+ : le filtre à copeaux de coco de Premier Tech, et la microstation d'épuration Oxyfix C 90 d'Eloy. La première affiche un coût d'exploitation réduit (entre 100 et 150 euros/an), tandis que la deuxième a la particularité d'être plus compacte mais plus coûteuse pour son entretien (entre 200 et 600 euros/an). « À terme, de nouveaux dispositifs pourraient être intégrés dans cette offre », précise Christian Vignolles, chef de projet PIA chez Veolia Eau.
« Service+ » cible l'habitat neuf, les projets de nouveaux quartiers et les réhabilitations, notamment dans le cadre de transactions immobilières. Deux types de clients existent : les particuliers, qui sont intéressés par un lissage de l'investissement et la garantie qui lui est associée ; les collectivités, qui ont pris la compétence en réhabilitation d'installations et lancent des appels d'offres regroupés (pour plus de 50 dispositifs). Dans ce dernier cas, l'intérêt - pour les particuliers - est de pouvoir toucher les subventions des agences de l'eau et des départements et régions, qui peuvent atteindre 60 % à 80 % du prix.
Le pari de Veolia Eau est ambitieux et nécessitera tout d'abord de vendre l'idée en interne, auprès de ses agences locales (plus de cent en France). Elle est testée depuis le mois d'octobre dernier en Île-de-France. « Développer ces services implique de former notre personnel pour la pose, le diagnostic et l'entretien », ajoute Robert Djellal, directeur du développement de Veolia Eau France. À terme, le groupe espère signer quelque 30 000 contrats (vente ou exploitation) par an avec les particuliers.