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OPTIMISER LES TRAITEMENTS DANS LES STATIONS D'ÉPURATION

LA RÉDACTION, LE 1er JANVIER 2016
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Dans les stations d'épuration urbaines, le traitement des odeurs vise principalement deux familles de composés odorants : les soufrés réduits incluant le sulfure d'hydrogène (H 2S) et certains mercaptans et composés ammoniaqués, ammoniac et amines. Les étapes générant le plus d'odeurs sont globalement bien identifiées. Le dégazage du H2 S est le phénomène le plus fréquent ; il intervient à l'étape du prétraitement de l'eau et du traitement des boues. L'émission d'ammoniac est plus spécifique du chaulage des boues « En assainissement, il n'y a pas de valeurs réglementaires à respecter sur les odeurs. En revanche, le Code du travail impose des valeurs limites et moyennes d'exposition (VLE et VME) pour de nombreux composés dont le H2 S, un gaz toxique en plus d'être responsable de nombreuses nuisances olfactives », précise Julie Josset, du service d'expertise de la direction de l'exploitation du groupe Saur. Pour traiter les gaz, il est nécessaire de confiner les ouvrages, d'aspirer l'air vicié et de l'acheminer via un réseau aéraulique jusqu'à une unité de désodorisation. La majorité des ouvrages sont aujourd'hui construits dans des bâtiments ventilés. Et la tendance est d'améliorer ce confinement en couvrant la quasi-totalité des ouvrages sensibles au plus près du ciel gazeux. La majorité des sites sont encore équipés d'une seule unité de désodorisation, voire de deux unités dans les grosses stations, une dévolue à la file eau et l'autre à la file boues. Cependant, de nombreux acteurs s'accordent actuellement sur l'intérêt de traiter de faibles débits très concentrés à la source plutôt que d'extraire et de traiter de grands volumes dilués. « Un schéma décentralisé avec l'installation de petits systèmes de désodorisation devrait remplacer progressivement l'installation d'une unique désodorisation surdimensionnée », juge Christophe Renner, responsable du traitement gaz et valorisation chez Veolia, qui y voit une porte d'entrée pour l'innovation, aujourd'hui freinée par les procédures de marchés publics. « Certains procédés innovants pourraient être plus performants sur des applications très ciblées, par exemple les plasmas froids dans les filières boues. » Chez Clauger, Fabrice Blanco défend l'intérêt de la photocatalyse pour les décanteurs et les gros volumes faiblement concentrés, ou des échangeurs cycloniques pour le séchage des boues. Les procédés de désodorisation utilisés dans les stations n'ont en effet quasiment pas évolué depuis vingt, trente ans, alors que, paradoxalement, le secteur de l'assainissement a été pionnier dans leur mise en œuvre. Mais la performance et le coût des procédés classiques les rendent incontournables dans les cahiers des charges des collectivités. Avec 60 à 70 % du marché français, le lavage de gaz physicochimique reste ainsi le procédé phare, et ce, malgré une consommation importante de produits chimiques. Les tours utilisent des réactifs acides pour éliminer les composés azotés et oxydobasiques pour les composés soufrés. « Nous associons deux à quatre tours en série selon la nature des mélanges gazeux. Même si on traite les odeurs par zones, il y aura en général au minimum deux tours pour traiter le mélange », estime Estelle Vas, responsable des procédés chez CMI Europe environnement. Les biofiltres évitent les consommables chimiques, mais comme tous les systèmes biologiques, ils supportent mal les variations de charge et possèdent, à débit équivalent par rapport aux laveurs, une emprise au sol plus importante. « Leur encombrement joue contre eux, même si des procédés compacts de type filtre percolateur sont développés. En outre, des concentrations en ammoniac trop fortes limitent leur efficacité, et il faut alors associer un prétraitement par tour de lavage pour traiter l'ammoniac et dédier le biofiltre au traitement du sulfure d'hydrogène », précise Estelle Vas. Des filtres à charbon actif peuvent aussi être installés en finition ou pour des petits débits à l'étape du prétraitement sur les postes de relevage ; ce qui évite de consommer trop de charbon. Il arrive que les boues traitées soient encore stockées à l'extérieur et, dans ce cas, des produits bloquants peuvent être injectés pour éviter le dégazage. Le recours aux produits masquants ,type huiles essentielles vaporisées dans les sites, se fait en revanche de plus en plus rare. Pour des questions de sécurité, les exploitants préfèrent traiter les problèmes d'odeurs à la source. En outre, comme la majorité des grandes stations sont déjà construites, les exploitants comme les fabricants doivent souvent s'adapter aux problématiques du parc existant. Leur levier d'action est donc d'optimiser les outils en place. « La réhabilitation des dispositifs d'extraction de l'air et de désodorisation est aujourd'hui notre premier marché en France. Il s'agit souvent d'améliorer la performance de l'extraction, de la redimensionner, ou de rajouter des traitements », observe Estelle Vas. « Nous travaillons à affiner le pilotage automatique de la ventilation et de la désodorisation pour pouvoir faire varier leur mode de fonctionnement selon les contextes d'exploitation ou les prévisions de nos modèles de dispersion de panaches », confirme Robert Kelly chez Suez. Saur cherche également à adapter ses pratiques à la variabilité des flux d'odeurs et en matière de sécurité. « Cela se traduit par la mise en œuvre de capteurs plus sensibles et plus nombreux dans les dispositifs de désodorisation », explique l'experte de Saur.


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