Eel Energy a développé une nouvelle technique pour exploiter l'énergie marine, qui transforme en électricité les mouvements d'ondulation d'une membrane placée dans un courant marin. Protégée par cinq brevets, cette hydrolienne à membrane ondulante est inspirée par les anguilles. « Un pivot d'orientation place la membrane face au courant, de manière qu'elle ne tourne pas sur elle-même. Et des câbles sont placés sur les côtés de la membrane pour créer la tension et une oscillation contrôlée », indique Franck Sylvain, directeur d'Eel Energy. Ainsi, l'onde de la membrane se déplace au tiers de la vitesse du courant. Cette énergie mécanique est transformée en électricité par des dynamos linéaires. La membrane est compo-sée d'une structure en fibre de carbone prise en sandwich entre deux couches de caoutchouc naturel traité par un antifouling ; la vie marine se développant très rapidement sur le caoutchouc d'origine pétrolière. « Les tests du premier prototype, d'une taille de 2,5 x 3 mètres, ont été réalisés en juillet dernier dans le bassin de l'Ifremer à Boulogne-sur-Mer, avec une vitesse de courant entre 0,7 et 1 m/s », précise Franck Sylvain. Ce prototype représente une puissance de 1 à 4 kW, soit une production de 4 000 à 16 000 kWh. En décembre dernier, d'autres tests étaient prévus face à un courant de 1,5 à 1,9 m/s. La vitesse minimale pour que cette hydrolienne soit compé ti tive se situe entre 1,5 et 2,5 m/s, pour un coût de revient de 90 euros le mégawattheure. Eel Energy vise ensuite un prototype en taille réelle : d'une surface de 225 m2 , il pourrait produire 1 MWh. Une levée de fonds de 10 millions d'euros est en cours pour réaliser ce prototype, qui pourrait être testé en Écosse dès 2017. AC