La métropole toulousaine bénéficie désormais d’une station de dépollution des eaux usées vertueuse, économe, et productrice de gaz vert. L’usine de Ginestous-Garonne a entamé sa mue en s’équipant d’une unité de méthanisation baptisée Energibio. Une installation qui a été inaugurée lundi 15 novembre par le maire Jean-Luc Moudenc et la présidente de la Région Occitanie Carole Delga.
Cette station traite les eaux usées en provenance de Toulouse, Balma, Colomiers, Lespinasse, l’Union, Quint-Fonsegrives, Saint-Orens de Gameville, Tournefeuille, Gagnac-sur-Garonne, Fenouillet, et même des communes situées hors métropole : Ramonville Saint-Agne, Lauzerville et Pechbusque. D’une capacité de traitement de 950.000 équivalents habitants, le site qui traite en moyenne près de 125.000 m³ d’eaux usées par jour, se modernise afin d’accompagner la croissance démographique et de répondre aux enjeux locaux en matière de transition énergétique. Et quoi de mieux qu’une unité de méthanisation ?
Avec un investissement de 28 millions d’euros, la métropole a lancé en 2018 la réalisation du projet de méthanisation. Cette nouvelle unité, opérationnelle depuis 2020, vise à réutiliser les boues issues du traitement des eaux usées pour produire du biogaz purifié en biométhane.
Vers une station de valorisation
Dès la première année d’exploitation, en 2021, l’unité de méthanisation prévoit de produire environ 50 GWh de biométhane. Ce gaz renouvelable, injecté dans le réseau GRDF, sera utilisé pour répondre aux besoins en chauffage et en eau chaude pour 11 000 habitants/an ou encore pour alimenter les autobus en gaz naturel de ville (GNV), soit 230 bus/an. La métropole espère également éviter 10.000 tonnes de CO2/an soit l’équivalent de « 4 700 voitures en moins ».
Outre la production énergétique locale et durable, la méthanisation permettra à la métropole de lutter contre les nuisances olfactives en station d’épuration. Ce procédé de valorisation réduirait « considérablement les odeurs puisque la méthanisation divise de plus de moitié la quantité de boues à éliminer, qui passera de 15 000 tonnes à 7 000 tonnes MS/an », fait savoir la métropole dans un communiqué.
Processus de méthanisation. Crédits : Toulouse Métropole
La métropole lance par ailleurs un programme complet de réduction des odeurs qui sera pleinement effectif à compter de 2022. Le plan Zéro odeur comportera des actions d’isolation des équipements émettant des mauvaises odeurs ; un suivi et diagnostic des odeurs en temps réel ; une suppression de la compostière de boues (du fait de la méthanisation des boues) ; suppression du stockage à l’air libre des granulés.
