En votant à l'unanimité son plan climat, le 30 septembre dernier, la Ville de Paris entend envoyer un signal fort : il y a urgence à réduire les émissions de gaz à effet de serre d'une ville de 2,1 millions d'habitants, au bâti ancien (270 kWh/m² en moyenne dans les logements sociaux), au tourisme important (4,4 millions de tonnes équivalents carbone, tec) et au trafic étouffant (1,75 million de tec pour le transport des personnes et autant pour celui des marchandises). L'équipe Delanoë retient l'objectif du Facteur 4 pour 2050, mais se fixe une baisse intermédiaire de 25 % pour 2020, dans une règle des « 3 x 25 » qui assigne aussi - 25 % aux consommations énergétiques et + 25 % de renouvelables dans le bilan énergétique. Règle qui se mue en « 3 x 30 » en restreignant le périmètre aux activités de la Ville. Le plan donne en effet beaucoup dans l'autoflagellation, mais il y a de quoi : le bilan carbone réalisé impute 69 000 tec aux services municipaux. Ceux-ci disposeront bientôt d'un « plan de déplacements de l'administration parisienne » (hybrides, vélib, etc.) et d'un très abscons « schéma directeur de rationalisation des implantations administratives », qui éviterait des navettes inutiles en rassemblant les services, idéalement 6 ou 7 pôles. La liste exhaustive des autres mesures est dressée en 60 pages, avec un fort accent sur le logement : objectif 50 kWh/ m²/ an en énergie primaire pour le neuf et 80 kWh/m²/an pour les « rénovations lourdes ». Côté transports, le document renvoie au plan de déplacements de Paris de février dernier, évoquant des « restrictions de circulation pour les véhicules les plus polluants », mais sans donner de détails et en se reportant à l'échelon régional. Un volet sur la consommation responsable s'attarde sur le bio dans les cantines et les restaurants administratifs : 15 % en 2008 et 20 % en 2010. Un autre sur les activités économiques veut faire de Paris la « capitale mondiale du tourisme durable » et promeut les « nouveaux produits financiers » tels que les certificats d'économie d'énergie et les projets domestiques découlant du protocole de Kyoto. Le plan se clôt sur un chapitre adaptation prônant, entre autres, 20 000 m² de toitures végétalisées d'ici à 2009. Enfin, pour mettre en oeuvre ce chantier, la ville va créer son « Agence parisienne du climat ».