Tous les efforts en faveur de l'électricité renouvelable ne serviront à rien si, parallèlement, la consommation d'électricité continue d'augmenter. Cette consommation a été multipliée par trois depuis 1970, et atteignait 430 terawattheures (soit 430 millions de mégawattheures) en 2006. L'habitat et le tertiaire représentent près de 65 % de cette électricité, et leur part continue, elle aussi, d'augmenter. Comment inverser la tendance ? En réduisant nos besoins, mais aussi en améliorant l'efficacité énergétique. Il existe bien d'autres solutions que les lampes à économie d'énergie pour réduire nos consommations à confort égal !
Domotique simplifiée
La domotique a longtemps été présentée comme une solution rêvée pour l'efficacité énergétique : n'allumer les lumières que lorsque c'est nécessaire, régler le chauffage selon les besoins heure par heure, ouvrir ou fermer les stores en fonction de la lumière extérieure... n'était-ce pas idéal ? Mais elle n'a pas rencontré le succès escompté : trop complexe, trop chère. C'est pourquoi la société Legrand a développé une technologie de domotique simplifiée. Baptisé Céliane, elle permet de réguler l'éclairage ou le chauffage sans changer l'installation électrique, ni poser de nouveaux câblages. En effet, la programmation s'effectue via les fils électriques existants (courants porteurs) ou par ondes radio. À partir de quelques scénarios, on règle le chauffage, l'eau chaude, les veilles d'appareils électriques, l'éclairage, les volets... Par exemple, dans le scénario « je pars », les lumières et les veilles s'éteignent, le chauffage se met en mode économique, les volets s'ouvrent l'hiver mais se ferment l'été, etc. « Céliane permet 8 à 10 % d'économie sur une maison type, indique Frédéric Rabier, responsable de la cellule environnement de Legrand. Il est adapté pour la rénovation, contrairement à la domotique standard qui concerne essentiellement les bâtiments neufs. » Céliane est conçue pour le petit tertiaire (logements individuels, mais aussi petits artisans comme les coiffeurs ou les dentistes. Pour le tertiaire de plus grande taille, par exemple les écoles, Legrand propose une solution semblable, fonctionnant sur les courants porteurs et les ondes radio : Mosaïc.
Si l'on souhaite des solutions encore plus simples, une bonne gestion des prises de courant permet de séparer les appareils qui doivent rester allumés tout le temps, de ceux qui peuvent être éteints le soir ou le week-end. Il suffit de couper les prises de ces derniers dès qu'on part. D'autres appareils, comme les thermostats performants, les détecteurs de présence ou les minuteries suivent la même logique : couper la consommation d'énergie dès qu'on en n'a pas besoin. Un bon éclairage varie en fonction de la luminosité extérieure : pourquoi éclairer à puissance maximale, si le soleil fait déjà la moitié du travail ? « Dans certains magasins, les lumières près des fenêtres fonctionnent à puissance maximale toute la journée », témoigne Frédéric Rabier. Les détecteurs de luminosité sont là pour y remédier : la puissance des luminaires varie selon la lumière extérieure.
Mesurer et prévoir
La société Schneider est davantage portée vers les industriels et les collectivités locales, auxquels elle propose des solutions sur mesure après une visite sur leur site. « Avant tout, il faut mesurer les consommations, afin d'améliorer les performances de façon pérenne et influer sur le comportement, indique Thierry Djahel, directeur de l'efficacité énergétique du bâtiment chez Schneider Electric. Les systèmes de mesure des consommations peuvent être mis en place sur les tableaux électriques existants, avec des données renvoyées vers le réseau Internet. Autre point sur lequel il est facile d'agir : la ventilation, un poste énergétique non négligeable. » « Souvent, le débit d'air varie à l'aide de volets qu'on ouvre ou ferme, observe Thierry Djahel. La consommation est donc pratiquement la même quel que soit le débit. Si l'on met en place un variateur de vitesse sur les moteurs des ventilateurs, la consommation chute de 80 % lorsqu'on diminue le débit par deux. »
Le chauffage peut aussi être largement amélioré. Actuellement, les chauffages sont réactifs : quand la température baisse, ils se mettent en marche et inversement. Résultat : ils s'allument le matin mais, si la température extérieure monte aussi, on peut se retrouver avec des locaux trop chauffés. Certains climatiseront ! « Pour éviter cela, on peut corréler le chauffage aux prévisions météo, indique Thierry Djahel. Il suffit de s'abonner à un service de Météo France, et l'on connaît la température extérieure à l'avance, heure par heure. C'est rentable pour les gros bâtiments ou pour les gestions multibâtiment des communes. »