Les épandages d'engrais sont source d'émissions d'ammoniac (NH3) dans l'atmosphère, un phénomène encore mal connu. Un système de mesure développé par l'équipe biosphère-atmosphère du département environnement et grandes cultures de l'Inra, devrait permettre d'améliorer la compréhension des échanges entre les sources agricoles - estimées responsables de plus de 98 % des émissions d'ammoniac - et l'atmosphère. Les mesures s'appuient sur un analyseur très sensible dont l'étalonnage est automatisé : Rosaa (Robust and Sensitive Ammonia Analyser). « Le rendement d'extraction de l'ammoniac est proche de 99 %, jusqu'à la concentration limite quantifiable de 2 g/m3. Nous pensons pouvoir obtenir encore mieux rapidement », explique Benjamin Loubet, chargé de recherche au sein de l'équipe. Installé en plein champ, l'appareil pompe l'air à trois hauteurs différentes, dans des tubes verticaux de 1 cm de diamètre. Le débit d'air est très faible afin de ne pas perturber le milieu ambiant. Le gaz est dissous par une solution qui s'écoule uniformément le long des tubes jusqu'à l'analyseur. Mélangé à une base forte, le gaz solubilisé diffuse sous forme gazeuse à travers une membrane semi-perméable, derrière laquelle il est à nouveau solubilisé dans de l'eau purifiée. La conductivité de cette solution est alors mesurée en continu. Grâce aux trois niveaux de prélèvements, cet analyseur mesure ainsi simultanément la concentration de l'air en ammoniac à différentes hauteurs.