Plus qu'un an pour se préparer ! Après plusieurs reports, la réglementation thermique 2012, publiée le mois dernier, s'appliquera finalement le 28 octobre 2011 pour les bâtiments non résidentiels et les logements en zones de renouvellement urbain. Elle sera généralisée à tous les permis de construire en janvier 2013, avec un dépassement autorisé de 15 % (7,5 kWh/m²/an) accordé à la dernière minute aux logements collectifs pendant deux ans. Objectif : construire des bâtiments du niveau basse consommation (BBC) RT 2005 (50 kWh/ m²/an avec modulations régionales). En dépit de son apparente complexité et des lacunes pointées par certains professionnels (intégration des énergies renouvelables, confort d'été ou surcoûts prohibitifs pour les maisons de moins de 100 m²), tous les acteurs de la construction doivent s'approprier cette RT 2012 qui prend enfin en compte la conception bioclimatique, via le nouveau coefficient Bbio qui remplace feu l'Ubât. « Cette nouvelle réglementation n'est pas plus compliquée que l'ancienne, juste différente. Auparavant, on concevait un projet, puis on se souciait de l'adapter thermiquement. Ces questions s'intègrent désormais dès le départ », observe Jean-Denis Mège, directeur du développement du Foyer rémois. La coordination renforcée entre l'ingénieur et l'architecte, entre le maçon et l'électricien, ne doit plus être l'apanage, quand il l'était, des projets HQE. « Nous avons modifié notre mode opératoire en étendant la mission du thermicien, qui intervient désormais depuis le plan de masse jusqu'à la vérification des processus des entreprises visant la qualité sur chantier », reprend le bailleur social. Bientôt obligatoire en résidentiel, la qualité de la mise en oeuvre est, en effet, primordiale et l'accompagnement des entreprises par le maître d'ouvrage incontournable, notamment pour passer avec succès le test de l'étanchéité à l'air. « Il faut s'y préparer dès à présent », prévient Laurent Beaugiraud, président de Villa soleil, satisfait de la faible consommation de sa première maison bioclimatique après trois saisons de chauffe. Les bailleurs sociaux l'ont aussi compris : « Nous avons monté des stages spécifiques sur l'étanchéité à l'air pour les cinq groupements d'entreprises sélectionnés par Lunéa habitat, le GIE que nous avons créé avec les deux autres plus importants bailleurs sociaux de la région, pour un marché de 2 500 logements BBC signé en juillet », témoigne Denis Ricquart, chef de projet chez Pas-de-Calais habitat. Des entreprises qui ne restent pas les bras croisés (Eco-Artisans de la Capeb, Pros de la performance énergétique de la FFB), mais attendent néanmoins du soutien : « Il nous faut des outils et des documents adaptés à la dimension de nos entreprises. Nous demandons, par exemple, aux industriels de concevoir des caméras thermiques simples à utiliser et à un coût abordable. Nous espérons de la même manière que le programme en cours de révision des règles de l'art produira des fiches compréhensibles et utilisables par tous », conclut Patrick Liébus, président de la Capeb, le syndicat des artisans.