À partir du 1er janvier 2011, les vendeurs de carburant vont devoir encourager les économies d'énergie. Le dispositif des certificats d'économie d'énergie (CEE), qui concernait jusqu'à présent les vendeurs d'électricité, de gaz, de fioul domestique et de chaleur, a été étendu à cette nouvelle catégorie d'acteurs. Cependant, ils n'ont pas les mêmes relations avec les automobilistes que les vendeurs d'énergie, qui tissent des liens sur des années avec leurs clients. Comment répondre à cette nouvelle obligation ? « Ils peuvent agir pour réduire la consommation de carburant, par exemple en promouvant le gonflage des pneus ou la vente d'huiles plus performantes », indique Xavier Romon, délégué général du Club CEE de l'Association technique énergie environnement ( ATEE). Toutefois, un distributeur de carburant n'est pas obligé d'encourager les économies d'énergie dans l'automobile. Il peut agir sur n'importe quel autre secteur, comme le bâtiment.
C'est ce qu'a bien compris Leclerc, qui délivre des bons d'achat baptisés « primes énergie » à ses clients qui font réaliser des travaux d'économies d'énergie dans leur logement. Le client est ainsi incité financièrement à investir et Leclerc valide de précieux certificats tout en fidélisant ses consommateurs. Seize travaux sont concernés : l'enseigne offre ainsi jusqu'à 1 162,50 euros pour l'isolation de 125 m2 de murs, 693 euros pour une pompe à chaleur, 588 euros pour une chaudière à condensation ou encore 69 euros pour un chauffe-eau solaire individuel avec 5 m2 de capteurs. « Ces actions s'inscrivent tout à fait dans la philosophie des CEE, estime Xavier Romon. Leclerc joue un rôle moteur auprès de ses clients. »
Du côté de Total, on est davantage dans l'expectative. « Nous agissons déjà dans le cadre des CEE puisque nous sommes distributeurs de fioul et de GPL, mais agir dans le domaine des carburants est plus difficile, note Christine de Champeaux, à la communication de Total. Nous avons différentes pistes, mais nous attendons qu'elles soient validées par l'administration. » Le groupe pétrolier souhaite agir surtout dans le domaine automobile. Il prévoit ainsi d'encourager le remplacement de véhicules anciens par de plus économes : chaque passage à la pompe donnera lieu à une prime à valoir sur l'achat d'un véhicule sobre.
Les actions éligibles aux CEE sont définies dans des « fiches d'opération standardisées » décrites dans des arrêtés. Le septième arrêté, en cours de validation, devrait autoriser davantage d'actions dans le secteur automobile, notamment pour les collectivités et les flottes professionnelles. Dans le sixième arrêté, paru le 4 août dernier, seules six opérations concernaient les transports : télématique embarquée pour le suivi de la conduite d'un véhicule, lubrifiant économiseur d'énergie, suivi de la consommation de carburant grâce à des cartes privatives, pneus à basse résistance au roulement, formation à la conduite économique et mise en place d'un service de covoiturage.