Greenwatt ne devrait pas manquer de travail. « La première unité industrielle traite 20 tonnes par jour de chicons à Nivelle, en Belgique, et produit 70 m3 de méthane, au lieu de 50 m3 avec un procédé traditionnel », explique Sylvain Panas, gérant d'Energie Bio Consult, qui commercialise en France la technologie belge, issue de l'université de Louvain-la-Neuve. L'astuce réside dans la dissociation des deux réactions qui mènent à la fabrication de méthane. La première étape (hydrolyse et acidogénèse) transforme les molécules organiques en acides gras. La seconde étape (acétogénèse et méthanogénèse) convertit ces acides gras en méthane. « Or, avec des végétaux, la première étape est plus rapide que la seconde. L'accumulation d'acides gras fait donc chuter le pH, inhibant les bactéries méthano-gènes. Séparer ces deux opérations améliore donc le rendement », explique le chef d'entreprise. De plus, la méthanisation se fait sur un lit fixe, doté d'un système breveté de chasse d'eau empêchant son colmatage. Enfin, une étape de post-digestion, en milieu anaérobie, dégage encore un peu de méthane. Cerise sur le gâteau, cette installation est cinq fois plus compacte que les procédés traditionnels, ce qui réduit les coûts. Une unité de cogénération de 100 kW produit ensuite électricité et chaleur, utilisées sur place pour la production des endives. La construction de la première unité française, d'une puissance égale, a débuté en janvier 2011, dans le Tarn-et-Garonne (81), chez un producteur de melons.