Imaginez le site d'une ancienne usine à gaz contaminé par du goudron et des dérivés hydrocarbonés lourds. « Compte tenu de la haute viscosité de ces produits flottant sur le toit de la nappe, tout l'enjeu a consisté à augmenter leur disponibilité au fil du traitement », explique Hervé Montaclair, directeur général de Biogénie Europe. Comment ? En utilisant la complémentarité de cinq techniques. Un dispositif d'écrémage simple, ou pompage de la phase flottante, a tout d'abord été installé. Après trois mois, le taux de récupération baissant, il a été complété par un système de rabattement de la nappe, forçant ainsi l'écoulement des produits vers le puits de récupération. Puis Biogénie a ajouté une unité de chauffage conductif in situ qui a permis, en augmentant la température des sols, de réduire la viscosité des polluants. Plus mobiles, ils étaient alors plus faciles à pomper. Après un mois, devenant inefficace, le chauffage a été arrêté et un lessivage des sols par injection d'une solution de tensioactifs a été mis en oeuvre. Cette technique a eu pour effet de casser les liaisons entre le polluant et le sol, rendant plus facilement mobilisables des composés fortement accrochés à la matrice. Enfin, un ultime traitement par oxydation chimique in situ a permis de capter les derniers polluants. Au bout d'un an, 115 m3 de produits surnageant avaient été récupérés.