« Faire de l'étiquette énergie du bâtiment un outil de référence incontestable. » C'est l'objectif fort ambitieux des six paquets de mesures que vient de dévoiler la ministre de l'Écologie. Fiabiliser le diagnostic de performance énergétique (DPE) s'avère, en effet, impératif. Hier efficace outil de sensibilisation, il conditionne aujourd'hui le montant du nouveau prêt à taux zéro (PTZ+). La plupart des mesures présentées étaient déjà connues (lire EM nos 1696 p. 24 et 1693, p. 16) : renforcement des compétences des diagnostiqueurs, création d'une base de données nationale, utilisation de logiciels homologués, consolidation de la méthode de calcul, données d'entrée consignées noir sur blanc en annexe du document et contrôles renforcés. Le tout, applicable dès janvier. « On va dans la bonne direction, mais en partant malheureusement de très loin », réagit Élisabeth Chesnais, à l'UFC Que choisir. À la Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier ( Fidi), on ne croit pas non plus au coup de baguette magique du ministère. En fait de la « large concertation » revendiquée par le gouvernement, la Fidi n'a été associée qu'au groupe de travail sur les compétences. « Mais comment procéder quand on ne connaît pas le contenu exact du nouveau DPE ? » s'interroge Bruno Dumont-Saint-Priest, délégué général de la fédération. Introduction de la formation continue, stages plus longs, examens plus difficiles, exigence d'un niveau bac + 2 ou de trois ans d'expérience, création de deux niveaux de DPE, ce levier de la formation sera décisif. Mais aura une incidence sur les coûts. Le secrétaire d'État au Logement estime ce « prix de la fiabilisation » entre 10 et 15 euros. Un chiffre qui fait pouffer les diagnostiqueurs...