Énergie L'Ademe a sélectionné quatre projets de la filière solaire thermodynamique. L'objectif : permettre à une industrie française de voir le jour en s'appuyant sur les technologies les plus prometteuses.
Le projet Microsol vise à mettre au point R &
deux types de centrales qui chauffent de l'eau jusqu'à 180 °C. (Ici, le site de Balma équipé de la technologie de SAED.)
Et les vainqueurs sont... Pilote Microsol, LFR500, Sur le eCare marché et Stars ! Ces quatre projets sont ceux retenus dans la filière solaire thermodynamique par l'appel à manifestation d'intérêt lancé, début 2011, par l'Ademe. En première ap proche, cette filière vise à concentrer les rayons du soleil sur un liquide, tel que l'eau, pour le chauffer et produire de l'électricité, par exemple avec une turbine à vapeur. Mais, au-delà du principe, différentes technologies se retrouvent en lice et l'objectif est maintenant d'identifier les plus performantes.
Ainsi, le projet Microsol, porté par Schneider Electric en partenariat avec Exosun, SAED, Stiral, Exoès et TMW, vise à mettre au point deux types de centrales. L'une avec des concentrateurs cylindro-para-boliques, des miroirs courbés qui concentrent les rayons du soleil sur un tube. La seconde avec des tubes sous vide, qui captent la chaleur du soleil et la transmettent à un collecteur. Ces technologies permettent respectivement de chauffer de l'eau à 180 °C et 150 °C. « Ces températures conduisent à un rendement électrique de seulement 5 à 10 %, souligne David Gualino, responsable du projet. Mais nous recherchons un coût du kilowattheure le plus bas possible pour créer de petites centrales pour l'électrification rurale dans les pays en voie de développement. » Une unité de 10 kW pourrait alimenter une centaine d'habitations en électricité et produire chaque jour deux à trois mètres cubes d'eau potable. Deux prototypes, puis deux unités pilotes de 10 kW chacune, devraient voir le jour, respectivement à Cadarache d'ici à la fin de l'année et en Afrique en 2013.
Porté par Solareuromed,
en partenariat avec HEF Groupe et le laboratoire CNRS-Promes, le projet LFR500 vise, lui, à améliorer le rendement des cen trales solaires thermodynamiques à concentrateurs linéaires de Fresnel. Celles-ci utilisent des miroirs plats qui renvoient les rayons du soleil vers un tube dans lequel circule de l'eau. Les températures obtenues varient de 250 °C à 480 °C. Mais « pour augmenter le rendement, il faut aller au-delà, souligne Marc Benmarraze. Et nous comptons justement maîtriser les températures au-dessus de 500 °C ». L'astuce : recouvrir le tube absorbeur d'un revêtement innovant et placer un deuxième réflecteur au-dessus pour récupérer les rayons renvoyés à côté du tube par les réflecteurs principaux. Une installation pilote de 1 MW devrait voir le jour en Corse courant 2013. « Notre ambition est de faire de la France notre pays de démonstration pour ensuite exporter notre technologie et créer des centrales de plusieurs dizaines de mégawatts dans les pays à fort ensoleillement », résume Marc Benmarraze.
Le groupe Cnim et ses partenaires ( Bertin Technologies, Armine et Transvalor) travaillent, eux, sur le projet eCare. Il s'agit aussi d'utiliser des concentrateurs linéaires de Fresnel. « Ecare vise à développer le prototype testé à la Seyne-sur-Mer en 2009, retrace Anne-Marie Fournier, directrice générale adjointe de la division énergie solaire de Cnim. Notre objectif est de tester notre système de prédiction de la ressource solaire, puis de mettre en service d'ici à deux ans un démonstrateur de centrale électrique de 1 MW pour site isolé au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord. » L'installation produira de l'eau surchauffée et pressurisée à 300 °C.
Enfin, complément idéal de ces deux derniers projets, le programme Stars, porté par Areva, vise à développer une solution de stockage thermique pour les centrales à concentrateurs linéaires de Fresnel. Les détails n'ont pas été révélés, mais un prototype devrait voir le jour avant 2016.
Ces quatre projets totalisent un investissement de 43,2 millions d'euros sur quatre ans, que l'Ademe subventionnera à hauteur de 19,1 millions.