Protecteur et chauff ant : le miscanthus se pare d'une double vertu à Brumath. La commune bas­rhinoise de 10 000 habitants a lancé une filière de production et de valorisation énergétique de cette plante haute, commu­ nément appelée l'herbe à élé­ phant. Parce qu'il filtre les eaux de ruissellement, le mis­ canthus limite les dégâts des coulées de boue que Brumath subit régulièrement. Il sera cultivé sur 15 ha autour de la ville par cinq agriculteurs qui le revendront à la commune une fois réduit en paillettes. Il alimentera alors la nouvelle chaufferie municipale de 255 kW qui chauffe au gaz et au fioul sept bâtiments, dont la mairie. « Nous aurions pu continuer à créer des bandes enherbées, mais le miscanthus présente l'avantage supplé­ mentaire de la combus tibilité, à un taux de siccité qui ne requiert pas de séchage par­ ticulier », décrit Laurent Timmel, directeur général des services. Les agriculteurs renonceront à des par celles de maïs. En contrepartie, la commune leur rachètera les paillettes pendant dix­sept ans. Pour la chaufferie, le miscanthus a été préféré au bois. « Son coût d'approvi­ sionnement est identique. Il génère un surcoût d'investis­ sement de 100 000 euros, por­ tant le projet à 520 000 euros, réseau de chaleur compris. Mais c'est un choix assumé, car il raccourcit le circuit de collecte », souligne Laurent Timmel.