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ENERGIE

Notre avenir énergétique passe par la mer

LA RÉDACTION, LE 1er DÉCEMBRE 2012
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EM : La transition é ner gétique vous semble-t-elle bien engagée en France ? Le débat s'accélère, l'industrie s'en empare ; on rentre enfin dans les faits ! Je trouve que la transition énergétique illustre à merveille le concept « Penser global, agir local » : la nation se pose des questions qu'elle hésitait jusqu'alors à se poser (l'électricité française étant massivement d'origine nucléaire, est-ce la peine de s'intéresser au reste ?) et les acteurs économiques, jusqu'au plus petit artisan, cherchent des solutions à leur niveau. D'une démarche qui paraissait un peu religieuse au départ, on est passé à une approche plus raisonnée, plus pragmatique. EM : Il y a quand même les gaz de s chi ste, qui dé chaînent les passions… Parce que la question des gaz de schiste met le doigt sur un acquis nouveau : il ne faut pas que l'intérêt économique (ici, les emplois et la réduction de la facture énergétique) l'emporte sur l'intérêt environnemental. Or, la fracturation hydraulique présente un risque écologique avéré : destruction de la biodiversité, pollution des eaux souterraines. On ne sortira de ce débat qu'en mettant au point des procédés alternatifs. EM : Comment la Manche se positionne-t-elle dans le débat sur la transition énergétique ? Elle agit par exemple dans le domaine des transports. Mon département fait 200 ki lo-mètres de long. Nous avons mis le paquet sur le covoiturage, avec 42 aires réservées. Il s'agit de promouvoir un covoiturage structuré, au-delà d'un covoiturage spontané. Notre deuxième engagement fait intervenir la mer : c'est notre environnement, c'est aussi notre futur énergétique. EM : N'est-ce pas difficile de parler d'énergies vertes (en l'occurrence, bleues) pour un département nucléarisé ? Au contraire : il faut qu'on refasse pour les énergies ma rines renouvelables le même coup qu'avec le nucléaire. Je m'explique : lorsque le Général de Gaulle a désigné le Cotentin comme territoire propice à l'aménagement d'installations nucléaires de base (centrale de Flamanville, centre de trai tement de La Hague), c'était à cause d'un argument de poids, à l'époque : la présence, sur nos côtes, de forts courants marins, aptes à disséminer tout rejet radioactif (raz Blanchard, raz de Barfleur, courant d'Aurigny, etc.). Nous devons utiliser ce même argument pour les énergies marines renouvelables : éolien offshore, hydrolien, houlomotricité. Nous voulons faire pour les énergies marines renouvelables ce que Toulouse a fait pour l'aéronautique. EM : Quelles filières industrielles bâtissez-vous pour cela ? Nous avons la main-d'œuvre, nous avons les formations, nous avons la logistique portuaire, nous avons les PME. Je pense notamment à celles de la mécanique et de la chaudronnerie, qui travaillent pour le nucléaire ou pour les constructions navales, et pour qui les énergies marines renouvelables peuvent aussi être un débouché. Alstom a d'ores et déjà choisi Cherbourg comme site d'accueil pour l'une de ses deux usines d'éoliennes offshore (avec Saint-Nazaire, ndlr). Il nous manque peut-être deux choses : le travail en commun avec les la bo ra toires (par exemple, sur la corrosion en milieu marin), et une certaine culture du faire savoir. Chez nous, les gens travaillent chacun dans leur coin et i gnorent trop souvent l'intérêt qu'il y a à se rapprocher du voisin. EM : Comment l'opinion publique réagit-elle en termes d'acceptabilité ? Je n'hésite pas à dire qu'il y a un consensus. Nous venons de tenir deux réunions publiques sur le projet d'extension du port de Cherbourg, extension qui sera nécessaire si Cherbourg est retenu comme hub hydrolien pour installer 18 MW dans le raz Blanchard. J'ai été surpris de n'entendre aucune question dérangeante ! Le dialogue avec les pêcheurs est serein. La difficulté pour nous, c'est d'expliquer à la population qu'il y a une formidable opportunité de développement é co no-mique, mais qu'on ne connaît pas encore la technologie qui sera retenue. Ni le montage « partenarial » du projet hydro-lien : fournisseur et assembleur exclusif, ou bien écosystème ouvert, avec greffage d'autres entreprises. EM : Le bocage normand, c'est aussi de la biomasse et du biogaz… Effectivement, notre territoire se prête bien aux usages non électriques des énergies renouvelables. Nous possédons la première « forêt linéaire » de France avec 60 000 kilomètres de haies, un gisement intéressant pour le bois-énergie. Le Département a accompagné deux coopératives d'utilisation de matériel agricole pour acquérir des déchiqueteuses ; nous avons subventionné l'installation de chaudières à bois dans 14 des 20 collèges engagés dans un partenariat public-privé. Dans le domaine de la méthanisation, nous sommes en train de monter une société d'économie mixte pour fédérer producteurs de matières organiques et utilisateurs d'énergie. Les éleveurs se mettent à récupérer la chaleur des étables ou des tanks à lait, à sécher leur foin sous un toit solaire. Chez nous, la transition énergétique s'amorce à la ferme !


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