Un peu plus de 20 tonnes d’équivalent CO2. Voilà la quantité de gaz à effet de serre émise, lors de son édition 2023, par le festival We Love Green (WLG), sur le seul poste « énergie ». Une quantité non-négligeable dans l’absolu[1], mais une goutte d’eau — 2 % environ — par rapport à l’empreinte carbone totale de l’évènement, chiffrée à un peu plus de 1033 tonnes d’éq. CO2 dans le bilan dévoilé l’an dernier par ses organisateurs[2].
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Un élève modèle sur le plan de la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre[3], qui fait ainsi des émules parmi les quelque 1 700 autres festivals de musique actuelle recensés en France.
Des évènements de plus en plus « branchés »
Comme WLG, un nombre croissant de festivals estivaux optent eux aussi pour des contrats d’électricité « verte ». Comme l’a annoncé le 23 avril dernier par le biais d’un communiqué le fournisseur Engie, ce sera notamment le cas cette année du Delta Festival, de Rock en Seine, des Vieilles Charrues, des Francofolies, de Musilac, du Hellfest, d’Art Rock, ou encore du Main Square Festival d’Arras. Un rendez-vous arrageois qu’Engie accompagne d’ailleurs au-delà du seul approvisionnement en électricité décarbonée évoqué supra.
« Le partenariat stratégique avec Engie permet de réaliser un audit complet de la distribution énergétique du festival. Grâce à ce travail et au raccordement progressif au réseau électrique, l’utilisation de groupes électrogènes polluants a été considérablement réduite, permettant d’éviter l’émission de 6,7 tonnes de CO₂ lors de l’édition 2024 », se félicite ainsi l’énergéticien français.
Des progrès que le festival doit aussi aux actions menées conjointement par Enedis. Dans le cadre de sa démarche « Branchons les évènements », le gestionnaire du réseau de distribution français s’attelle en effet à favoriser le raccordement des installations au réseau public, par le biais de branchements provisoires, mais aussi de bornes escamotables. « Raccorder cet évènement sur le réseau public va permettre, à terme, la suppression des groupes électrogènes en tant que sources d’alimentation principales », assure ainsi Enedis. Des groupes électrogènes en effet particulièrement polluants ; émetteurs à la fois de gaz à effet de serre, mais aussi de particules fines et autres NOx… Du moins lorsqu’ils carburent au fioul.
Les groupes aussi se mettent au vert
Comme l’illustrent les solutions adoptées par WLG, outre les panneaux photovoltaïques, voire les éoliennes dont bénéficient certains évènements, des générateurs plus « verts » sont en effet désormais à disposition des organisateurs de festivals. C’est par exemple le cas du générateur électro-hydrogène GEH₂ d’EODev (lire à ce sujet le Grand Entretien de Mat Environnement no 124), mais aussi du nouveau système de stockage par batteries (BESS) dévoilé officiellement fin novembre par l’entreprise française, BESSTIE 120. Autre exemple : celui de H2SYS, qui a notamment déployé son générateur électro-hydrogène Thytan à l’occasion de l’édition 2022 des Eurockéennes.
Autant de solutions susceptibles de réduire quelque peu l’empreinte carbone de ces grands rendez-vous musicaux de l’été. Une empreinte qui reste toutefois, rappelons-le, très majoritairement grevée par les émissions liées au transport des centaines de milliers de festivaliers qui y affluent chaque année[4].
[1] Équivalent à l’empreinte carbone annuelle d’un peu plus de 2 Français.
[2] Bilan dominé par le transport des festivaliers, représentant à lui seul 55,7 % de l’ensemble des émissions de GES.
[3] Ses impacts sur la biodiversité restent en revanche controversés, mais sont en tout cas étudiés : https://www.welovegreen.fr/etude-impact-biodiversite/
[4] Voir à ce sujet le projet national « Festivals en mouvement » : https://www.lecollectifdesfestivals.org/collectif/2023/03/fem/