Saft est désormais seul maître à bord dans ses usines de batteries. Le fabricant est l'unique propriétaire de son unité de production de Nersac, en Charente, où 90 personnes travaillent dans cette usine d'une capacité de production de 60 MWh par an. La reprise en intégralité de cet actif scelle le divorce du groupe avec son ancien associé américain Johnson Controls, partenariat qui avait abouti en 2006 à la création de cet atelier à Nersac. Ayant divergé sur la stratégie à suivre, les deux groupes avaient finalement décidé, en septembre 2011, de se séparer. En plus d'avoir contribué à renforcer le bilan, grâce aux indemnités de rupture versées par Johnson Controls, la conclusion de cet accord de séparation éclaircit la structure industrielle de Saft. Le fabricant souhaite se repositionner sur les batteries dites de spécialité, qui représentent actuellement un peu moins de la moitié de son chiffre d'affaires. Elles affichent de meilleures marges que les batteries plus communes. La rupture définitivement consommée, Saft est libre d'accélérer son développement sur les marchés des voitures et du stockage d'énergies renouvelables grâce aux deux unités industrielles dont la société dispose désormais à 100 % à Nersac, en France, et à Jacksonville, en Floride. Selon les estimations du groupe, elles devraient générer 100 millions de dollars de chiffre d'affaires dès cette année et le double en 2015, avec une marge opérationnelle qui pourrait monter à 15 %.