Cette collectivité ne part pas de zéro puisqu’elle s’appuie pour créer ce nouvel acteur public local de l’énergie sur la société d’économie mixte (SEM) Gaz distribution services (GDS), qui achemine du gaz naturel dans une centaine de communes du département et développe des réseaux de chaleur. En rapprochant cet acteur d'une structure majoritairement détenue par la ville et communauté de Strasbourg, à savoir la Société d'aménagement et d'équipement de la région de Strasbourg (SERS), une filiale dotée d’un capital de 2 millions d’euros va voir le jour pour se positionner sur l’efficacité énergétique et proposer aux communes et bailleurs des contrats de performance et d’optimisation énergétique. Enfin, ce pôle inclut une autre filière en pleine montée, celle du biométhane. Une filiale de production baptisée Biogénère sera créée à l’automne 2013. Elle fera fructifier l’expérience acquise dans le cadre du projet pilote Biovalsan (voir la photo), qui consiste à purifier le biogaz issu de la digestion des boues de la station d’épuration de Strasbourg pour relever sa teneur en méthane, afin de l’injecter dans le réseau de gaz naturel. La première injection est prévue à la mi-2014. Mais au-delà de l’aspect technique, c’est la conception même du service public de l’énergie qui, selon Roland Ries, sénateur-maire de la ville, est nouvelle ici car il s’agit bien de "garantir une totale transparence des marges, de créer une situation nouvelle où les citoyens peuvent se réapproprier le sujet de l’énergie".