Le débat ne fait que débuter mais, déjà, les arguments s'affûtent. France énergie éolienne (FEE) a présenté, fin octobre, les résultats d'une étude commandée au cabinet E-Cube. Ce travail s'inscrit dans le cadre des réflexions, au niveau français et européen, pour modifier les dispositifs de soutien aux énergies renouvelables. « L'éolien subit des critiques acerbes », déplore Sonia Lioret, déléguée générale de FEE. La filière pourrait même perdre son tarif d'achat à la fin de l'année. La Cour de justice européenne et le Conseil d'État devraient en effet considérer ce mécanisme comme une aide d'État alors qu'il n'a pas été déclaré comme tel. Pour assurer la continuité du soutien, le ministère de l'Écologie a déjà notifié un nouveau dispositif (analogue à l'actuel) à la Commission. Mais cela ne va pas clore le débat. Par leur essor rapide sur le continent, les renouvelables sont jugées responsables des prix occasionnellement négatifs de l'électricité et des surcapacités de production, donc de la perte de rentabilité d'autres sources, comme les centrales à gaz. « Notre étude montre que l'impact de l'éolien sur le marché est marginal », corrige Nicolas Wolff, président de FEE. Ainsi, E-Cube a évalué les causes de surcapacité d'une centrale à gaz en 2012. Le développement de l'éolien ne contribuerait qu'à hauteur de 8 % au maximum, moins que d'autres facteurs comme la stagnation de la consommation électrique (24 %). L'éolien serait donc moins responsable que bouc émissaire. Sur ce constat, l'étude s'est penchée sur les dispositifs de financement aux renouvelables en Europe. Sa conclusion : l'actuel tarif d'achat apparaît comme l'outil le plus équilibré.