Dans les Ardennes, un nouveau pas technique vient d'être franchi dans le démantèlement de Chooz A, à l'arrêt depuis 1991. Réalisée entre 2011 et 2013, la décontamination du circuit primaire de la centrale a visé les quatre générateurs de vapeur, le pressuriseur et les lignes du circuit primaire. Retenu par EDF pour ce marché, Areva a utilisé pour la première fois en France le procédé de dissolution chimique des dépôts radioactifs CORD UV associé à un équipement de décontamination AMDA, deux techniques déjà expérimentées dans une trentaine de centrales dans le monde. Les générateurs ainsi décontaminés sont classés déchets très faiblement radioactifs et peuvent être envoyés pour stockage dans un centre de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). « Les deux derniers générateurs partiront en stockage début 2014, précise Xavier Masseau, ingénieur chargé de l'évaluation de la sûreté nucléaire à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Cette déconta mi na tion chimique a respecté le planning industriel d'EDF et le niveau de sûreté requis. Si EDF le souhaite, il pourra la déployer pour le démantèlement des générateurs de vapeur du parc nucléaire français. » En la matière, Chooz A est précurseur des chantiers futurs. C'est en effet le seul réacteur sur les neuf en cours de démantèlement à utiliser la même technologie à eau pressurisée que les 58 encore exploités. Son démantè lement devrait également être le premier bouclé en France. Techniquement, reste principalement la déconstruction de la cuve, prévue entre 2015 et 2017, avant qu'une phase de surveillance de la contamination du site soit engagée.