Port Marianne, l'écoquartier de Montpellier, a choisi un équipement innovant pour son chauffage : Orchid. Derrière ce petit nom fleuri, se cache un module ORC, ou cycle organique de Rankine. Kézako ? Il s'agit d'une technologie qui transforme une source de chaleur à basse ou moyenne température (ici de l'eau à 200 °C fournie par la chaudière) en électricité. Le module sera connecté à une chaudière à biomasse de 5,5 MW. « Le module installé à Montpellier fonctionnera en cogénération : il produira 500 kW d'électricité et 5 MW d'eau chaude à 90 °C », explique Laurent Sanchez, chef de projet chez Enertime, une jeune startup française qui signe là son premier contrat commercial. De quoi fournir chauffage et eau chaude sanitaire à 98 % des 2 000 logements prévus à terme. Certains bâtiments commerciaux seront équipés de machines à absorption pour produire du froid utilisé en climatisation. Bilan de l'opération : un rendement global de 95 %. « Une performance liée à la capacité de l'équi pement d'Enertime d'ajuster la production à la demande », souligne Frédérick Cauvin, directeur adjoint chargé de l'énergie à la Société d'équipement de la région montpelliéraine (Serm). Et qui permet de compenser l'absence de tarif d'achat bonifié pour l'électricité produite. Autre avantage de la technologie : avec des températures limitées à 200 °C, pas d'huiles dites thermiques, potentiellement explosives, mais des huiles organiques. L'installation est donc simplement soumise au régime de déclaration des ICPE.