Avec le développement des énergies renouvelables, le marché du stockage d’énergie stationnaire est en plein boom : de 75,66 milliards USD en 2023, il pourrait atteindre 231 milliards d’ici 2032, avec une croissance annuelle de 12,45 %. Cette croissance est portée par les énergies renouvelables, dont la production variable complique l’équilibre entre offre et demande. Les technologies de stockage modernes constituent aujourd’hui l’un des champs de recherche les plus enthousiasmants dans le domaine de l’électronique. Jouant un rôle crucial dans la réussite de la transition énergétique, l’impact de ces nouvelles technologies n’est pas seulement économique, mais également sociétal.
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Au cours des dix prochaines années, le stockage de l’énergie poursuivra son évolution au travers du développement de technologies de plus en plus variées et d’interactions de plus en plus étroites avec d’autres domaines d’activité, comme le chauffage, la mobilité ou l’industrie. Les technologies de stockage ont un rôle majeur à jouer pour équilibrer la répartition de l’énergie entre ces différents domaines.
À court terme, les batteries lithium-ion devraient conserver leur statut de technologie dominante grâce à leur capacité de production qui s’est grandement améliorée et leur coût considérablement réduit, même si de nouveaux types de batteries voient le jour à l’image des batteries sodium-ion.
Dans le même temps, le secteur du recyclage séparé pour le lithium, le nickel et le cobalt a fait son apparition, réduisant la dépendance aux matériaux critiques. Les concepts de seconde vie pour les batteries de véhicules usagées permettent d’étendre encore la durée de vie en service des systèmes. En plus de ces retombées économiques, la durabilité devient de plus en plus incontournable, accélérant la montée en puissance de ces nouveaux marchés. À titre d’exemple, le parc de batteries de Tantow en Allemagne, prévu pour début 2026, permet de combiner batteries recyclables ou systèmes thermiques durables avec des batteries lithium-ion pour un usage quotidien.
Malgré ces progrès, des obstacles restent : dépendance aux matériaux critiques tels que le lithium, le cobalt ou le nickel, durée de vie en service limitée de nombreuses batteries et faible efficacité des systèmes de stockage de longue durée à l’heure actuelle. Sur le plan économique, les coûts d’investissement élevés, la durée des retours sur investissement incertaine, l’accès insuffisant aux marchés de l’énergie constituent des freins incontestables mais également des obstacles réglementaires.
L’acceptation de ces innovations par la société joue également un rôle vital. En effet, la réussite repose également sur l’adhésion sociale : concertation locale, partage des bénéfices et implication des citoyens renforcent l’acceptation des projets. Le projet SmartCORE en Europe concrétise cette stratégie, associant coopératives et communautés dans cinq pays pour développer l’autoconsommation collective et la gestion intelligente à l’échelle locale. Ce projet répond alors à ces deux enjeux économiques et sociaux.
Les technologies de stockage ouvrent néanmoins de nombreux horizons. Les innovations récentes, comme le sodium-ion ou les batteries tout-solide, devraient offrir des solutions plus durables, plus sûres et moins dépendantes des matières premières, tandis que le power-to-gas ou le stockage thermique deviendront à long terme des options pertinentes pour les applications trans-sectorielles. Le coût réduit des systèmes, leur durée de vie en service allongée et le recours à des matières premières plus efficaces contribuent à l’attractivité économique du stockage énergétique.
Dans le même temps, la transformation numérique et la gestion intelligente de l’énergie donnent naissance à des modèles commerciaux innovants, du contrôle respectueux des réseaux électriques aux communautés énergétiques, en passant par la gestion des pics de charge. Par conséquent, les systèmes de stockage évoluent non seulement pour servir d’amortisseurs techniques, mais deviennent également un élément stratégique pour faciliter l’avènement de systèmes énergétiques résilients et climatiquement neutres.