La Commission européenne a fait le premier pas. Le 22 janvier, elle a esquissé des objectifs à l'horizon 2030 pour prolonger les 3 x 20 de 2020. « Nous nous sommes accordés sur une trajectoire à long terme concernant notre politique sur l'énergie et le changement climatique », s'est félicité José-Manuel Barroso, son président. La balle est maintenant dans le camp des États membres. Le sujet figure à l'ordre du jour du Conseil européen des 20 et 21 mars, qui réunira les chefs d'État ou de gouvernement des Vingt-huit.
Concrètement, la Commission propose un objectif contraignant au niveau européen sur les émissions de gaz à effet de serre domestiques : une baisse de 40 % d'ici à 2030 par rapport à 1990. « Une réduction déclinée à travers le système d'échange de quotas et des objectifs nationaux sur l'agriculture, les transports, les bâtiments, etc. », précise une source européenne. Deuxième volet, les renouvelables : la Commission propose, là aussi, un objectif contraignant : une part des renouvelables dans la consommation d'énergie européenne d'au moins 27 % mais sans déclinaisons nationales. « Afin d'offrir de la souplesse au système », justifie Connie Hedegaard, commissaire européenne chargée de l'Action pour le climat. Les États membres seraient ainsi libres de se doter (ou non) d'objectifs nationaux, voire de s'associer entre eux. Pour s'assurer que la somme correspond à l'objectif continental de 27 %, une « nouvelle gouvernance » est promise, sans précisions. Quant au troisième pilier, l'efficacité énergétique, Bruxelles renvoie à l'évaluation prévue courant 2014 par l'actuelle directive sur le sujet.