L
es résultats ne sont pas du tout ceux auxquels on s'attendait », révèle Olivier Baud, président d'Energy Pool. L'entreprise, agrégateur de gros consommateurs d'énergie pour la modulation des consommations électriques, a conclu le projet EnR-Pool, lancé en 2012. Celui-ci avait pour but de répondre à une question devenue essentielle : comment les énergies renouvelables perturbent-elles le réseau électrique et dans quelle mesure les gros consommateurs d'électricité peuvent-ils limiter cet effet ? Il s'est appuyé pour cela sur une expérimentation liant production solaire et éolienne, réseau et gros consommateurs. « Nous nous attendions à découvrir des besoins de régulations à la minute, à l'heure ou à la journée pour rééqui-librer les caprices du vent ou du soleil. Mais il existe en fait, pendant huit mois de l'année, une production renouvelable que personne n'utilise et qui représente 10 à 20 TWh par an. Et ce chiffre va doubler dans les cinq ans ! », prévoit le président. Or cette surcapacité ne peut pas être lissée au détriment du nucléaire notamment, indispensable en hiver. Les porteurs du projet ont donc proposé au gouvernement une autre solution : vendre l'électricité à un prix très compétitif (par exemple 25 euros le mégawattheure) à la grosse industrie pendant les huit mois de forte production renouvelable. « Cela permettrait de justifier le programme de soutien aux renouvelables, tout en rendant l'industrie plus compétitive, puisque celle-ci s'engagerait en contrepartie à moderniser, investir, embaucher et à se montrer flexible dans ses consommations d'énergie », soutien Olivier Baud.