Est-ce un tournant dans les négociations sur le climat ? L'ONG Oxfam a réagi ce 27 septembre au discours de François Hollande à l'assemblée générale des Nations-Unies. « La principale annonce du Président concerne l'augmentation annuelle de 4 milliards d'euros de l'aide publique au développement à partir de 2020, qui théoriquement pourrait constituer une très bonne nouvelle », a commenté Oxfam par communiqué. Mais la prudence s'impose : « Depuis 2012, les budgets d'aide publique au développement française ont été régulièrement sabrés, jusqu’à 10 fois plus impactés par les coupes budgétaires que le budget général, pour atteindre un minimum de 0,36 % du revenu national, bien loin de l’engagement de 0,7 % pris par la France », a chiffré Nicolas Vercken, directeur Etudes et Plaidoyer d'Oxfam France. Surtout, il reste à préciser les financements relevant de l’aide publique au développement et ceux alloués à la lutte contre les changements climatiques, notamment l’adaptation des pays les plus vulnérables.Le 25 septembre, la fondation Nicolas Hulot (FNH) était allée dans le même sens. « Un objectif français de 2 milliards d'euros par an de financements additionnels pour le climat à l’horizon 2020 est nécessaire si la France veut démontrer son exemplarité et inciter les autres grands bailleurs à être à la hauteur. L’aide française devrait à nos yeux être ciblée en priorité vers l'adaptation dans les pays les moins avancés. Il est essentiel que cet effort supplémentaire ne se résume pas à une augmentation des prêts consentis par l’agence française de développement. » En marge de l'assemblée générale des Nations-Unies, de nouveaux pays ont déposé leurs contributions à la COP21. Avec une contribution brésilienne « beaucoup plus ambitieuse qu’attendu », se réjouit la fondation Nicolas Hulot. Ou encore les engagements de l'Indonésie, de l'Afrique du Sud et du Bangladesh. A ce stade, 83 pays ont remis leur contribution au futur accord attendu lors de la COP21. Ils représentent 70% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. « Nous avons maintenant une vision claire. L’écart avec la trajectoire des 2 degrés reste cependant élevé », prévient FNH. Parmi les annonces du week-end, la nouvelle déclaration des États-Unis et de la Chine était très attendue. « Les annonces des présidents Barack Obama et Xi Jinping donnent un coup d'accélérateur pour l'action climatique », a réagi le WWF France. « En décidant de mettre en place un marché de carbone au niveau national dès 2017 et de diminuer ses soutiens aux énergies fossiles, la Chine démontre aussi qu'il est possible et bénéfique d'agir à court terme. »
Un avis partagé par la fondation Nicolas Hulot. FNH se félicite de l'engagement chinois de consacrer 2,8 milliards d'euros pour aider les pays en développement. Et de l'annonce d'une taxe sur les transactions financières à 11 pays européens à partir de 2017. Autant d'engagements à concrétiser.TB