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ENERGIE

Les filières industrielles manquent encore de visibilité

LA RÉDACTION, LE 1er OCTOBRE 2015
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Solaire, éolien, géothermie, biomasse… A priori, les fabricants d'équipements pour les centrales d'énergies renouvelables sont bien implantés en France. Exemple le plus frappant : l'hydroélectricité. « La filière est structurée depuis des décennies. En termes de partenaires sous-traitants, il y a en France un écosystème ancien et bien rôdé, qui couvre toute la chaîne de valeur », souligne François Valmage, vice-président stratégie et business développement d'Alstom Renewable. Autre pilier, la filière du chauffage au bois domestique regroupe une soixantaine de PME et ETI qui produisent en France entre 400 000 et 500 000 appareils par an. « Des fabricants français sont également impliqués dans la production d'appareils pour l'habitat collectif, les réseaux de chaleur ou l'industrie, ainsi que pour tous les appareillages périphériques, ajoute Damien Mathon, secrétaire général du Syndicat des énergies renouvelables (SER). L'industrie se développe, notamment grâce au Fonds chaleur. » Mais les équipementiers ont encore de grandes marges de développement en France. Des progrès restent à accomplir, par exemple pour structurer la filière de la méthanisation. Selon une analyse du cabinet d'ingénierie Naskeo, pour une installation de 600 kW électriques en cogénération, 70 % des investissements sont certes d'origine tricolore. Mais les 200 méthaniseurs agricoles ou territoriaux opérationnels sur le territoire utilisent en bonne partie des équipements importés. « La méthanisation n'est pas assez développée en France pour que les industriels français se positionnent clairement dessus », déplore Claire Ingremeau, chargée de mission au Club biogaz de l'ATEE. Pourtant, le potentiel est là, car les équipements importés ne sont pas toujours adaptés aux particularités françaises. « La méthanisation en Allemagne exploite des matières très homogènes, ce qui n'est pas le cas en France, où les intrants sont de nature très variée, compare Claire Ingremeau. Les installations outre-Rhin ne peuvent donc pas être reproduites chez nous à l'identique. Cela pourrait représenter une opportunité pour des équipementiers français. » Encore faudrait-il structurer la filière, identifier les besoins en équipements et les fournis-seurs potentiels qui pourraient y répondre. Il y a un vrai travail de sensibilisation à mener auprès des acteurs français qui pourraient s'engager. « Nous réfléchissons, au sein du Comité national biogaz, à mettre en place un programme pour structurer la filière », dévoile Damien Mathon. À l'image de ce que le SER a fait pour l'éolien, depuis 2009, avec le programme Windustry. Les candidats à ce programme sont soumis à une sélection par les donneurs d'ordres et, s'ils sont retenus, un audit leur est proposé afin d'identifier les pistes d'adaptation de leur offre à l'éolien. « Une cin-quantaine d'entreprises ont déjà été sélectionnées et Windustry a été prolongé d'un an avec l'objec-tif d'en sélectionner vingt supplé-mentaires », précise le secrétaire général. L'enjeu est d'identifier les sociétés qui comble ront les petits vides dans le puzzle industriel rassemblant les milliers de pièces qui composent une éolienne. L'éolien réunit déjà près de 760 entreprises en France. Même si les grands ensembliers et constructeurs ne possèdent pas d'usines dans l'Hexagone, ce n'est pas un obstacle pour la structuration de la filière. « L'éolien est un marché où les acteurs et les fournisseurs sont internationaux, expose Olivier Perot, président de la commission industrie de France Énergie éolienne (FEE). D'un strict point de vue industriel, le volume du marché français ne requiert pas forcément d'usines d'assemblage sur le territoire. » Mais le tissu de PME tricolores fourmille de savoir-faire à mobiliser. L'éolien en mer commence, lui aussi, à gagner en puissance industrielle. Le cluster Neopolia EMR s'est ainsi créé dans les Pays de la Loire sous l'impulsion de plusieurs acteurs locaux, comme l'agglomération de Nantes et le conseil régional. Il rassemble plus de 85 entreprises, qui collaborent pour répondre aux besoins du marché. « Il ne servira cependant à rien de structurer une filière pour l'offshore tant que la demande n'est pas assurée sur le marché domestique, alerte François Valmage, d'Alstom. Il est donc indispensable que le troisième appel d'offres soit publié rapidement. » C'est la demande prioritaire de chaque filière : avoir de la visibilité sur l'évolution du marché. En témoigne le cas du photovoltaïque. « Le tissu industriel ne manque pas. La visibilité et le volume du marché, en revanche, oui », résume Richard Loyen, secrétaire général d'Enerplan. À l'exception de la production de sili-cium, les entreprises françaises sont en effet présentes sur toute la chaîne de valeur. « Un millier d'emplois environ, qui regroupent tout le savoir-faire nécessaire », abonde Damien Mathon, du SER. Si elle bénéficiait d'une meilleure visibilité, la filière pourrait faire davantage. Petite nuance pour le solaire thermique : « la France produit deux fois plus de capteurs qu'elle en installe », rappelle Richard Loyen. La filière n'attend qu'une baisse des coûts… et une réglementa-tion plus favorable, notamment dans l'habitat collectif. En atten-dant, les fabricants affûtent leurs armes à l'étranger. C'est la stratégie choisie également par la géothermie profonde, cette fois faute de ressources naturelles suffisantes en France. Même si les références manquent sur le territoire national, la France dispose d'équipementiers pour les systèmes de forage, les turbines, etc. Pour vendre leur savoir-faire à l'international, les industriels français se sont rassemblés au sein du cluster Geodeep. Celui-ci devrait d'ailleurs bénéficier du fonds de garantie de 50 millions d'euros, dont la création a été annon-cée, fin mars, par le ministère de l'Écologie. Quelle que soit la vitesse de déploiement des énergies renouvelables, une nouvelle filière arrive en soutien : celle des réseaux intelligents. Pour l'électricité, l'industrie française a ainsi créé en avril l'association REI smart grid France. Elle compte une cinquantaine d'adhérents, dont de grands équipementiers, des PME et des académiques. « Notre but est de bâtir une filière, de défendre une vision commune et de porter haut et loin les couleurs de la filière des smart grids française », promeut Valérie-Anne Lencznar, déléguée générale de l'association. En clair, faire du lobbying. Dans l'immédiat, l'objectif est de recruter davantage de PME afin de regrouper les acteurs de toutes tailles œuvrant tout au long de la chaîne de valeur. « Aujourd'hui, le marché français des réseaux électriques intelligents pèse 3 milliards d'euros », chiffre Valérie-Anne Lencznar. « Nous espérons atteindre 6 milliards d'ici à cinq ans, en gardant une part de 50 % à l'export, et passer de 15 000 à 25 000 emplois. » Les équipementiers français ne manquent pas d'ambitions.


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