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ENERGIE

Après les normes, place aux travaux pratiques !

LA RÉDACTION, LE 1er OCTOBRE 2015
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Le Facteur 4 ? « Il est plus facile de l'atteindre dans le bâtiment que dans d'autres secteurs, comme le transport ou l'agriculture, juge Xavier Pujos, ingénieur énergétique, chargé de mission au conseil régional d'Aquitaine. Il est donc important que nous soyons ambitieux. » Du renforcement des exigences réglementaires sur le neuf à l'engagement politique de rénover 500 000 logements par an, les annonces et mesures ne manquent pas pour tenir l'objectif. Il semble néanmoins superflu de définir une feuille de route précise pour chacune d'entre elles. Pour avancer vraiment, « il faut jouer sur tous les tableaux », prévient Pierre Hérant, expert national de l'Ademe sur le bâtiment. Si les réglementations thermiques successives ont réduit les plafonds de consommation d'énergie des nouvelles constructions, la RT2020 fera encore franchir un nouveau palier. D'abord, en généralisant les bâtiments à énergie positive qui, par principe, produisent davantage d'énergie qu'ils n'en consomment. Ensuite, en intégrant des usages jusqu'alors oubliés, comme l'éclairage des parties communes ou le parc informatique des entreprises, voire des impacts indirects, comme l'énergie grise utilisée au moment de la construction. Celle-ci peut représenter l'équivalent de plusieurs dizaines d'années de chauffage d'un bâtiment vertueux ! Bien sûr, les constructeurs ont pris des habitudes et ne les changeront pas du jour au lendemain. Il semble pourtant inéluctable qu'ils travailleront avec des matériaux de moins en moins carbonés. Avec un taux de renouvellement du parc estimé à 1 % par an, il n'est pas question de se contenter des réglementations successives sur le neuf pour tenir l'objectif climatique. « Les plus grandes marges de manœuvre sont dans la rénovation », insiste Jean Passini, président de la commission environnement et construction durable à la Fédération française du bâtiment. Et d'estimer au passage que « l'État doit davantage montrer l'exemple sur son patrimoine ». Pour convaincre les propriétaires privés de franchir le pas, le cadre législatif devrait, là encore, être mis à contribution. Selon des modalités d'application dont les détails restent à définir, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte introduit l'obligation de travaux dans les bâtiments les moins performants. Le législateur leur permettra aussi bientôt de déroger à certaines règles d'urbanisme, comme l'emprise au sol ou l'aspect extérieur pour isoler leur construction, voire pour développer les énergies renouvelables. L'arme la plus puissante pour avancer semble toute-fois être l'incitation. Une TVA à 5,5 %, l'écoPTZ, le crédit d'impôt, les certificats d'économies d'énergie : « Le contexte n'a jamais été si favorable d'un point de vue fiscal », reconnaît Jean Passini, nuançant aussitôt : « Il faut une meilleure visibilité et une pérennisation des dispositifs », en particulier pour les copropriétés qui ont beaucoup de mal à se lancer. Avec des assemblées générales annuelles, il est difficile de prendre une décision quand on ne sait pas si les mesures vont perdurer ! En parallèle, décarboner le parc immobilier passera par davantage d'informations données aux propriétaires. D'où la généralisation annoncée des « plateformes de la rénovation », ces guichets uniques pour qui se sent perdu face aux multiples obligations et incitations. « Celui qui arrive avec une question pour changer sa chaudière repart généralement convaincu qu'il doit miser sur une rénovation globale », décrit Raphaël Claustre, directeur du Réseau pour la transition énergétique. Voire avec une proposition d'audit, de travaux ou une solution de financement. Ces efforts ont un coût qui pourrait freiner la transition énergétique du bâtiment. « Rénover un logement demande en moyenne 30 000 euros. Avec un crédit d'impôt de 30 %, il faudrait débourser 4,5 milliards d'euros pendant trente-cinq ans pour atteindre les objectifs affichés », calcule Raphaël Claustre. Son conseil : miser davantage sur des prêts à taux très bas, plus proches des crédits immobiliers pour rapprocher les remboursements des économies d'énergie. « Pour les banquiers, le risque n'est pas très important du fait de la valeur verte du bâtiment. Les notaires ont montré la corrélation qui existait entre l'étiquette énergétique et le prix des maisons individuelles. » S'il est difficile de chiffrer les enjeux en termes de réduction des émissions, c'est aussi parce que les propriétaires se heurtent à des réalités très diverses. D'un côté, les bâtiments récents peuvent être jugés plutôt performants. De l'autre, rénover les établissements construits dans les années 1970, avant toute réglementation thermique, est parfois un vrai casse-tête. Par contre, le bâti ancien a au moins le mérite de disposer de murs épais avec une forte inertie thermique. Quelle que soit la situation de départ, « la plu part des bâtiments peuvent être magnifiés par les architectes », estime Pierre Hérant, l'expert de l'Ademe. Autrement dit : mieux vaut éviter autant que possible, même si les per-formances énergétiques du bâtiment sont très mauvaises, de tout démolir pour reconstruire. Le bilan global des émissions de gaz effet de serre peut s'avérer meilleur en conservant la structure existante. Pour réellement décarboner le parc, attention à ne pas se focaliser non plus sur la seule rénovation. Selon Xavier Pujos, de la Région Aquitaine, elle ne représente en moyenne que 30 % du chemin à parcourir. Pour atteindre l'objectif régional de réduction des émissions de 20 % entre 2004 et 2015, et plus encore pour viser le facteur 4, l'ingénieur a vite compris qu'il fallait avant tout enclencher un processus de substitution des équipements de chauffage au fioul et au gaz. Au lycée Arnaud-Daniel, de Ribérac (24), les émissions de dioxyde de carbone atteignaient ainsi 28,9 kg/ m²/ an en 2007. La création d'une chaufferie au bois, conjuguée à quelques travaux mineurs, a fait chuter ce bilan à 5,2 kg/m²/an. Dans le même esprit, « on doit encourager le raccordement aux réseaux de chaleur quand c'est possible », complète Raphaël Claustre. Chaque cas est particulier « car chaque bâtiment est un proto-type », formule Pierre Hérant. L'expert rappelle qu'avant de miser sur telle ou telle option « l'audit énergétique est la base de tout pour évaluer le bâti, les équipements et les consomma-tions ». Il n'y a pas si longtemps, on insistait sur la nécessité de commencer par l'isolation avant d'acheter de nouvelles chaudières, au risque de les sur-dimensionner. Désormais, la plus grande modularité de ces équipements permet d'avancer avec davantage de pragmatisme. On peut ainsi commencer par renouveler un équipement en fin de vie et programmer des travaux de rénovation dans un second temps. De même, miser sur l'efficacité énergétique active est un bon choix quand les propriétaires préfèrent attendre pour investir massivement. Une meilleure régulation de la température ou de la ventilation peut générer plusieurs pourcents d'économies d'énergie. Enfin, s'il est plus difficile de comprendre l'impact direct de la mesure, le fait de jouer sur les comportements est souvent bon marché… Tout en influen-çant les utilisateurs au-delà du bâtiment.


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