Comment partager l'effort climatique entre les États-membres? Ces derniers jours, la Commission européenne a poursuivi avec les Vingt-huit ses échanges sur les émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs non-couverts par le système ETS de quotas : l'agriculture, les transports, la construction, les déchets… L'enjeu ? Décliner pays par pays l'objectif climatique européen pour 2030. La Commission doit maintenant présenter le 20 juillet son nouveau paquet législatif sur le climat, baptisé « paquet d'été ». Elle devrait alors chiffrer des objectifs nationaux très attendus, car décisifs pour satisfaire les engagements à l'horizon 2030.Les flexibilités inquiètentLa Commission européenne a fait face à la pression de l'Irlande, pays à fort secteur agricole, de la Finlande, pays forestier, et de la Pologne, pays forestier et très dépendant du charbon. Ils ont ardemment défendu leurs spécificités.Trois pourcentages par paysAu coeur des discussions, les flexibilités accordées aux États prêtent à débat. La Commission européenne devrait ainsi dévoiler trois pourcentages pour chaque État-membre. Le premier sera son objectif de réduction des émissions dans le cadre du partage de l'effort. Le deuxième correspondra à une marge de flexibilité liée à l'utilisation des sols et à la foresterie. Le troisième concernera le droit d'utiliser des crédits excédentaires du système ETS.Mais les ONG environnementales et de défense de la forêt ne sont pas rassurées. Elles s'inquiètent de l'affaiblissement possible de l'ambition européenne à cause des flexibilités accordées aux États. Ainsi, l'ONG Fern dénonce un mauvais signal envoyé : « Celui que les pays peuvent choisir entre planter des arbres ou réduire la pollution. Si on continue de croire qu'on peut compenser nos émissions par les arbres, on va rater la chance de limiter le réchauffement à 1,5°C ou même 2°C, c'est une certitude ».Thomas Blosseville avec Agence Europe