Le mouvement est amorcé, l'Europe va-t-elle l'accélérer ? Ce mercredi 7 septembre, Ségolène Royal doit réunir les ambassadeurs de l'Union européenne. En tant que présidente de la COP21, la ministre de l'Environnement veut faire un point d'étape sur l'application et les ratifications de l'Accord de Paris sur le climat. Cette réunion sera aussi l'occasion d'adresser quelques messages à l'approche de la réunion informelle des chefs d’État et de gouvernement prévue le 16 septembre.Dans la foulée, l'Assemblée générale des Nations Unies se tiendra à New-York du 18 au 21 septembre. Un événement y est prévu sur la ratification de l'Accord de Paris. D'autres sont également annoncés sur les liens entre sécurité et climat, entre femmes et climat… L'Accord de Paris sera dans toutes les têtes et, pour l'instant, l'Union européenne fait office de mauvaise élève. La Chine et les États-Unis viennent en effet de confirmer leur ratification de l'accord. « Un signal politique fort », selon le WWF. Cette annonce des deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre a donné un nouvel élan au processus d'entrée en vigueur du texte.« C’est une très bonne nouvelle pour la planète et cela démontre la force de l’Accord de Paris. La Chine représente 20,09% des émissions de gaz à effet de serre et les Etats-Unis représentent 17,89% des émissions », a réagi Ségolène Royal par communiqué. « Mon objectif est que l’accord entre en vigueur avant la fin de l’année », a rappelé la ministre française. Pour cela, il faudra qu'au moins 55 parties à la convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, représentant au moins 55 % des émissions mondiales, aient ratifié l'accord.Jusqu'à présent, « 24 pays représentant juste un peu plus de 1% de ces émissions avaient ratifié l’Accord de Paris », rappelle le WWF. L'annonce de la Chine et des États-Unis constitue donc un grand pas en avant. Mais il est encore insuffisant. « L’événement spécial du Secrétaire général de l'ONU à New York le 21 septembre propose une autre occasion à d'autres de se joindre à cette vague d'ambition et d'optimisme vers un monde meilleur et durable », interpelle Patricia Espinosa, la nouvelle secrétaire exécutive de la convention-cadre des Nations-Unies.Les regards sont tournés vers l'Union européenne. Elle doit « absolument accélérer la cadence et résoudre ses discordes internes pour une ratification le plus vite possible », presse Pascal Canfin, directeur général du WWF France. A l'heure où le Brexit et la crise des migrants occupent l'espace médiatique, le Vieux-continent saura-t-il aussi penser au climat ?« La Chine est devenue le leader mondial des énergies renouvelables, avec 103 milliards dollars investis en 2015, mais l'Europe hésite encore à accélérer sa transition énergétique. Elle accumule les retards dans le développement du solaire ou de l'éolien, ou dans l'efficacité énergétique des camions ou de l'industrie. La ratification de l’Accord de Paris par la Chine et les Etats-Unis est un appel au réveil de l’Europe en matière climatique », alerte de son côté Célia Gautier, responsables des politiques européennes et internationales au Réseau Action Climat, dans un communiqué commun à plusieurs ONG.Thomas Blosseville