Le projet est encore émergent, mais il réunit des partenaires de renom. Il a été présenté à l'occasion du salon Microsoft Expériences, organisé les 4 et 5 octobre à Paris. L'événement a consacré un atelier spécifique à la « blockchain ». Cette technologie permet de stocker et de transmettre des informations de façon transparente, sécurisée et totalement décentralisée. Parmi les secteurs d'application, l'énergie est souvent citée en exemple. C'est justement un projet lié à la transition énergétique qui a été officialisé.L'utilisation des donnéesLe sujet ? Permettre que l'énergie photovoltaïque produite par des immeubles soit autoconsommée au sein du même quartier. Un démonstrateur a été présenté sur le salon. L'objectif est maintenant de déployer le projet en grandeur réelle dans le quartier de Lyon Confluence. Ce projet réunit quatre entreprises : Microsoft, Bouygues Immobilier, Stratumn et Energisme. « Avec le démonstrateur Issygrid, à Issy-les-Moulineaux, nous avons appris à construire un smart grid de quartier, c'est-à-dire la couche numérique qui permet de piloter et d'optimiser les services offerts par les différents réseaux dans la ville », retrace Olivier Sellès, responsable innovation et smart city de Bouygues Immobilier. « A cette occasion, un enjeu est apparu autour de l'utilisation des données personnelles. Les consommateurs ont demandé qu'on leur rende des comptes sur les questions de sécurité. »Consommer localC'est pour répondre à cette demande que Bouygues Immobilier veut aujourd'hui étudier les possibilités offertes par la technologies blockchain. Le groupe s'est associé à une start-up spécialisée sur ce sujet. Fondée en 2015, Stratumn propose une plateforme permettant d'intégrer la blockchain pour la traçabilité et l'archivage des informations dans des applications métiers. Outre Microsoft, elle a travaillé avec Energisme pour décliner sa solution dans un outil informatique adapté au smart grid. Energisme est en effet une entreprise spécialisée dans la gestion de l'énergie.« Dans l'énergie, il est facile de consommer vert. Mais consommer local, ça n'existe pas », observe Olivier Sellès. L'objectif du projet est donc de tester « un outil simple et pas cher qui assure que l'on consomme de l'électricité produite localement ». Cet outil a été développé. L'idée est désormais de le tester in situ. Il sera associé à des centrales photovoltaïques sur bâtiments, dont la production sera mesurée, tout comme les consommations des occupants. L'enjeu est d'assurer la relation la plus efficace possible entre l'offre et la demande d'électricité.Des échanges de pair à pair« L'intérêt de la blockchain, c'est son opposabilité », explique Thierry Chambon, président d'Energisme. « Elle garantit que tel point du réseau a produit ou a consommé telle quantité d'électricité à telle heure. » Sans que les mesures puissent être falsifiées par la suite. La blockchain étant un registre décentralisé, aucun acteur n'a un contrôle total du système. La technologie blockchain est censée assurer la traçabilité et l'immuabilité des échanges d'informations. Un moyen de sécuriser les transactions de pair à pair de crédits énergétiques.Thomas Blosseville