La méthanisation offre un vrai potentiel de développement. D'ailleurs la programmation pluriannuelle de l'énergie a confirmé un objectif de 1000 méthaniseurs à l'horizon 2020. Cependant, l'Ademe qui a analysé un panel de 80 installations en fonctionnement sur les 450 existantes, pointe les écueils à éviter dans un avis qu'elle vient de publier. L'agence reconnaît que « monter une unité de méthanisation est un projet souvent long, complexe et aux investissements lourds » qui impose de maîtriser les risques et d'optimiser la rentabilité.Pour y parvenir, elle émet une série de recommandations tant sur la sécurité des approvisionnements que de la valorisation énergétique. Ainsi, elle préconise de « contractualiser sur la durée les approvisionnements (au moins la moitié du gisement) » et de veiller « aux concurrences d’usage pour un même substrat». En matière de valorisation, l'Ademe recommande l’injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel lorsque c’est possible en raison d’un meilleur rendement énergétique ou l'utilisation du biogaz en usage direct sous forme de chaleur. « Les quantités de biométhane injectées dans le réseau de gaz naturel seraient de 30 000 GWh en 2030 et représenteraient 14 % de la consommation de gaz ». Les porteurs de projets doivent aussi penser à « assurer les débouchés de leurs digestats (plan d’épandage ou normalisation) » et « anticiper les réparations et le gros entretien en s’entourant d’entreprises qui ont démontré leurs compétences et de bureaux d’études ».Economiquement, l'agence a répertorié 430 entreprises qui assurent la conception, la construction et l'exploitation des installations. Des entreprises qui ne peuvent se développer du fait du faible nombre d'installations construites chaque année. « Les conditions d’achat de l’énergie (électricité et biométhane) sont les principaux leviers économiques permettant l’émergence de la filière méthanisation. Sans elles, les projets de méthanisation ne seraient pas économiquement viables ». Et de fait, les 80 installations analysées présentent un bilan économique positif.Le dernier point sur lequel l'Ademe attire l'attention des porteurs de projet concerne l'acceptabilité des projets. Cela passe par une concertation locale, une bonne information et une maîtrise des impacts environnementaux de l'installation.DB