Le cap est fixé : réduire drastiquement le coût du stockage d’électricité par batteries d’ici à 2018. Entré cet hiver dans sa dernière ligne droite, le projet Elsa amorce la phase des projets pilotes. Il réunit dix partenaires de cinq pays européens, dont les français Renault-Nissan et Bouygues Énergies & Services. Six sites ont été retenus pour développer une solution de stockage stationnaire à un prix abordable en utilisant des batteries de seconde vie. Le principe n’est pas nouveau. Il s’agit de récupérer des batteries de voitures électriques pour adresser d’autres marchés du stockage. Mais les partenaires du projet estiment pouvoir baisser les coûts de « plusieurs dizaines de pourcents par rapport au marché actuel », évoque Nicolas Schottey, responsable du programme batteries et infrastructures pour véhicules électriques de Renault.Une offre commerciale en 2018Le consortium vise quatre applications : les infrastructures de recharge de voitures, les immeubles, l’industrie et les réseaux locaux d’électricité. L’objectif est de disposer en 2018 d’une offre commercialisable. Un premier prototype a été testé au siège social de Bouygues Construction. Un deuxième, dans un transformateur électrique du gestionnaire de réseau Enedis. Entre les deux versions, le coût du système aurait été divisé par deux. L’ambition est d’avoir encore réduit le prix de moitié à l’issue de la phase pilote. Comment ? En utilisant une connectique simple, des composants électroniques éprouvés et optimisés. Mais surtout grâce à un dispositif de contrôle permettant d’intégrer tout type de batteries, quels que soient son âge et la marque dont elle est issue.Des véhicules Renault-Nissan... pour l'instantLe système se veut aussi modulaire. L’idée est d’assembler, en fonction du besoin, des sous-systèmes de stockage de 12 à 96 kilowattheures chacun. Plusieurs outils de pilotage sont développés en fonction de l’application. « L’un pour le stockage dans les réseaux électriques, un autre pour les bâtiments tertiaires », illustre Servan Lacire, responsable innovation et technologies de Bouygues Énergies & Services.Pour l’instant, les sites pilotes mettront en œuvre des batteries de véhicules électriques Renault-Nissan, des Kangoo et des Leaf. Le système va être testé dans une université au Royaume-Uni, dans des réseaux de distribution d’électricité en Italie et en Allemagne, dans un campus à Aix-la-Chapelle, dans une usine Nissan à Barcelone et dans un bâtiment tertiaire de Société générale en Ile-de-France.Thomas Blosseville