L’intérêt d’un réseau intelligent ? « Effacer les pointes de consommation et mutualiser les ressources, ce qui permet de disposer d’une consommation locale prévisible et équilibrée, répond Philippe Baudry, P-DG d’Artea, une foncière spécialisée dans l’immobilier d’entreprise. Économiquement, c’est une option pertinente pour un fournisseur d’énergie telle que notre filiale Dream Energy. » C’est pourquoi Artea imagine déployer des réseaux intelligents locaux dans ces futurs parcs. Mais, pour l’instant, la règlementation ne s’y prête pas parfaitement. Artea a tout de même trouvé une façon de tester son idée : travailler à l’échelle de la parcelle.« Dès qu’une voie publique traverse un ensemble de bâtiment, cela impose de passer par le gestionnaire de réseau Enedis, détaille Philippe Baudry. En revanche, à l’échelle de la parcelle, il est tout à fait possible de faire de l’équilibrage entre les bâtiments et donc de constituer un petit réseau intelligent. » Cette idée va être appliquée dans l’Arteparc de Lille-Lesquin, dont la première tranche vient de voir le jour : 7?500 m² de bâtiments sont sortis de terre et un pôle services est en construction. Il réunira une crèche, de la restauration ou encore un espace de coworking.Trois nouveaux bâtiments devraient être terminés d’ici à la fin de 2017 et ils seront au final vingt-deux fin 2019. Tous seront à énergie positive : chacun disposera d’une centrale solaire en toiture destinée prioritairement à alimenter le bâtiment lui-même, le surplus étant réinjecté dans le réseau. « À partir de la deuxième tranche, nous allons mettre en place notre système de smart grid à l’échelle de la parcelle », prévoit le P-DG d’Artea. Le pôle services, où se trouveront les restaurants, sera par exemple fortement consommateur d’énergie le midi, tandis que l’immeuble de bureaux voisin sera à la même période plus économe. Il pourra donc y avoir un transfert d’énergie de façon à maintenir stable la puissance appelée sur le transformateur, quelle que soit l’heure de la journée.En complément, un système de monitoring et d’affichage de la production et des consommations d’énergie a été développé pour impliquer les occupants des locaux. Une unité de gestion centralisée se charge de réguler les consommations. Les bâtiments intègreront aussi un système de stockage mis au point par Artea, pour emmagasiner l’électricité photovoltaïque dans des batteries, mais également sous forme de glace ou d’eau chaude. Une étape de plus vers l’idée d’un parc complètement autonome. « L’un de nos prochains ensembles sera conçu de façon à inclure un bâtiment tampon avec une grosse centrale de production et une grosse unité de stockage, prévoit déjà Philippe Baudry. L’équilibrage sera ainsi plus complet sur l’ensemble des bâtiments. »Nolwenn Le Jannic