« Les énergies renouvelables sont de plus en plus compétitives. C'est une bonne nouvelle pour les territoires. » Bruno Lechevin s'est montré confiant. Le président de l'Ademe a présenté une étude sur le coût complet des énergies renouvelables à l'occasion des Assises européennes de la transition énergétique. « Cette étude est la seule à présenter une plage de coûts représentative pour toutes les filières en fonction de paramètres comme la qualité des ressources disponibles et le risque financier pour les investisseurs. » L'Ademe co-organisait l'événement avec la métropole bordelaise et la communauté urbaine de Dunkerque.17 collectivités exemplairesLes Assises ont offert aux collectivités l'occasion de montrer leur engagement concret dans la transition énergétique. La Région Nouvelle Aquitaine en a profité pour lancer un appel à manifestation d'intérêt sur le biométhane comprimé. Il doit permettre de soutenir la création de stations de gaz carburant renouvelable pour le transport routier. Comme à chaque édition, l'Ademe a remis les labels Cit'ergie. Ils ont récompensé 17 collectivités exemplaires dans leur démarche d'amélioration continue de leur politique énergétique. Parmi elles, la ville de Besançon a reçu la plus haute distinction : le label Cit'ergie Gold.Leviers et difficultésL'Ademe a aussi profité des Assises pour présenter avec l'association Énergie Partagée un guide pratique destiné aux collectivités territoriales. Ce guide porte sur la participation financière des citoyens et des collectivités à des projets dans les énergies renouvelables. Il livre des leviers d'actions précis sans taire les difficultés que peuvent susciter de tels projets. Ces « opportunités de produire des énergies renouvelables doivent s'intégrer dans un projet global et créer les ressources à même de le financer », souligne la publication. Parfois, elles peuvent sembler « hors de portée des acteurs locaux, notamment des petites communes », est-il reconnu. « Pourtant de nombreux exemples de réalisations prouvent que c'est possible et de plus en plus de dispositifs se mettent en place pour accompagner ceux qui s'engagent ».Un obstacle purement culturelL'évènement a surtout été l'occasion pour les élus locaux de s'exprimer sur le rôle des collectivités locales dans la transition énergétique. Le président de la Région hôte s'est montré très explicite : « la transition énergétique passe d'abord par les territoires. La centralisation française est mortifère pour notre économie », a clamé Alain Rousset. Et le président de Nouvelle Aquitaine d'insister : « Tout le monde se rend compte que le secteur des énergies renouvelables va apporter énormément d'emplois. Mais il y a un problème d'organisation centralisée. » Sans oublier les questions de financement, il a aussi pointé « un obstacle purement culturel » en France : l'acceptation du changement, qui serait facilité selon Alain Rousset par la décentralisation.Une bureaucratie localeAlain Juppé n'a pas contesté ce point de vue : « Les solutions viennent la plupart du temps du terrain et des collectivités locales ». Mais le président de la métropole de Bordeaux appelle à ne pas créer « une bureaucratie locale ». Il privilégie une double politique de simplification et d'expérimentation. « Donnons-nous le droit d'expérimenter. Sortons du schéma qui ferait que la solution serait la même à Strasbourg qu'à Bordeaux, à Lille qu'à Marseille. »Thomas Blosseville et Morgan Boëdec