Le think tank France Biométhane et le cabinet de consulting SIA Partners viennent de publier la mise à jour de leur deuxième observatoire du biométhane en Europe. En 2016, un peu plus de 480 unités de production de biométhane sont comptées dans les neufs pays concernés par l’étude, à savoir la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Autriche, la Suède, les Pays-Bas, le Danemark et la Finlande. Selon cet observatoire, la filière « a connu deux années de croissance consécutives, respectivement de 20 % en 2015 et 13 % en 2016. » Les capacités moyennes de ces unités de production sont aussi « 15 % plus élevées que celles qui leurs sont antérieures. » Comme nous l’avons écrit ces derniers jours, la France enregistre une hausse du nombre d’unités, « mais manque de capacités pour rejoindre les leaders européens, comme le Danemark qui possède en moyenne les unités les plus volumineuses d’Europe, ou l’Allemagne qui domine le marché européen avec 201 unités. » Cette dernière, avec ses plus de 10.000 centrales de biogaz, représente plus de 50 % de la capacité de production des neufs pays. L’observatoire souligne également une « croissance impressionnante » de la filière anglaise, qui vient se placer au deuxième rang avec ses 81 unités d’injection (3,6 TWh).
PUBLICITÉ
Les dispositifs d’aides nationaux, bénéfiques au développement de la filière ?
Cédric de Saint Jouan, Président du think tank France Biométhane, estime que « le mouvement vers le biométhane est une tendance européenne, (...) avec un objectif ambitieux de 10% de la consommation française de gaz à l’horizon 2030, la France ouvre une nouvelle phase de la transition énergétique en faisant entrer le renouvelable dans le gaz. Cinq ans après le lancement de la filière avec la sortie des tarifs d’obligation d’achat en novembre 2011, un premier bilan s’impose : les 36 unités d’injection gaz en service aujourd’hui sont capable de produire annuellement 0,5 térawattheures (TWh) (...) » Le président du think tank souligne néanmoins que cette croissance est moindre comparée à celle du Royaume-Uni, qui a également instauré un tarif d’obligation d’achat en 2011.
Selon cet observatoire, la tendance à la hausse au niveau européen peut notamment s’expliquer par le fait que les neuf pays en question bénéficient « d’au moins un mécanisme d’aide directement lié au biométhane (…) qui vise à atteindre les objectifs fixés par les autorités européennes ou nationales. »