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[Tribune] Comment les acteurs indépendants peuvent-ils s’imposer sur le marché de l’énergie ?

Par François-Régis Déhéry, directeur technique du Pôle Energies renouvelables et Agrégation chez natGAS France. Publié le 21 janvier 2019.
[Tribune] Comment les acteurs indépendants peuvent-ils s’imposer sur le marché de l’énergie ?
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Cette semaine, le directeur technique du pôle "Energies Renouvelables et agrégation chez natGas France, François-Régis Déhéry, revient sur la tendance de fond actuelle pour les petites entreprises de l’énergie, de se faire racheter par des géants du secteur. Il file la métaphore de David et Goliath, pour signifier que les petites entreprises devraient plutôt fusionner entre elles, dans un rapport égalitaire. 

Le secteur de l’énergie est aujourd’hui en proie à une vague de rachats des petites entreprises par les mastodontes. Qu’il s’agisse de Direct énergie, l’un des premiers fournisseurs alternatifs sur le marché national, Sameole ou Langa, acteurs à fort rayonnement régional, les grands du secteur procèdent, depuis 2016, à des acquisitions stratégiques pour étoffer leur éventail de compétences.
 
Les Goliaths : une stratégie d’acquisition

Le monde de l’énergie, tous secteurs confondus (développement, agrégation, fourniture), connaît actuellement un mouvement d’aspiration général des petits acteurs par de grands groupes. Pour ceux-ci, les intérêts sont divers : créer une base de clients, élargir leur palette de services ; rattraper un retard technologique — particulièrement dans des secteurs très digitalisés, comme l’agrégation, où il est plus intéressant de racheter une entreprise que d’en développer une. Soit, enfin, contrôler tous les maillons de la chaîne de l’énergie : développement des installations, exploitation, production et revente sur les marchés ou aux consommateurs finaux. Pour ces Goliaths, le but est bien sûr d’étendre leur emprise en avalant la potentielle concurrence que représentent les acteurs indépendants.
 
Les David : une stratégie de survie

Pour comprendre ce qui pousse ces petits acteurs, les David, à se « laisser racheter » par des Goliaths, il faut savoir qu’il s’agit essentiellement de PME régionales en quête de financement rendus nécessaires, entre autres, par des barrières administratives lourdes. En France, il faut en compter jusqu’à 7 ans avant qu’une installation de production d’énergie renouvelable éolienne puisse être enfin exploitée, contre 4 voire 3 ans en Allemagne. Pendant cette période, les salariés n’en doivent pas moins être rémunérés ; ce qui représente un effort financier soutenu pour l’entreprise. Ensuite, à cause d’une pression sur les rendements financiers, due à une forte compétition entre les installateurs pour décrocher des tarifs de rachats garantis.

En dépit de la baisse du coût de production des énergies renouvelables, les petits producteurs, rognent sur leur marge pour remporter ces appels d’offres. Pris en tenaille entre la lenteur administrative et des rendements qui s’amenuisent, ceux-ci, menacés d’asphyxie, se tournent donc naturellement vers de plus gros producteurs susceptibles de les soutenir.
 
Le marché de l’énergie mis en danger par la concentration

Cette concentration pénalise en premier le consommateur, qui a beaucoup gagné de l’éclatement des acteurs, suite à la libéralisation du marché de l’énergie. Plus de concurrence permet aux clients de bénéficier de nouveaux services et de meilleurs prix. Le problème est que les petits acteurs nés de la libéralisation cherchent plus volontiers la protection que la complémentarité. La fusion à la synergie. C’est aujourd’hui ce qui les place face à la menace d’être absorbés par de gros acteurs, qui rachètent ainsi leur compétence technique et leur portefeuille d’installations.
 
La coopération comme solution  

Quitte à s’associer, mieux vaut le faire avec un égal, un autre David plutôt qu’un Goliath, car vendre sa compétence, son cœur de « métier » et a fortiori sa « donnée », c’est se mettre à nu. Un rapport égalitaire permet des transferts de connaissance, là où, avec un gros acteur, ce transfert s’effectuera à sens unique. Les petits acteurs ont pour eux la force de l’innovation, l’ancrage dans le territoire, une « identité » et la flexibilité des personnes et des procédés qui leur permet d’être réactifs. Il faut donc mettre en commun ces avantages pour mieux les valoriser : cette coopération doit s’appuyer sur un ADN proche, une vision commune et des compétences complémentaires : en s’unissant, par exemple de façon régionale, les acteurs pourront garder la visibilité de leur message tout en favorisant les circuits courts et en participant au développement local.
 
En s’associant plutôt qu’en se résignant à être rachetés par un Goliath de l’énergie, exploitants, agrégateurs et consommateurs pourront bâtir des modèles plus compétitifs. Ensemble, les David seront capables de préserver la concurrence nécessaire au dynamisme du marché et leur indépendance si chèrement acquise.
François-Régis Déhéry, Directeur Technique du Pôle Energies renouvelables et Agrégation chez natGAS France
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