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ÉNERGIE

[Interview] Michaël Coudyser, Corsica Sole : « Nous visons le gigawatt d’ici cinq ans »

PUBLIÉ LE 26 MAI 2021
AGNÈS BRETON
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[Interview] Michaël Coudyser, Corsica Sole : « Nous visons le gigawatt d’ici cinq ans »
Michaël Coudyser, fondateur et directeur général de Corsica Sole. © Corsica Sole
Corsica Sole annonçait, le 21 avril dernier, un accord stratégique avec Mirova, une société de gestion spécialisée dans l’investissement durable. À la clé, une entrée au capital du développeur solaire pour un investissement total qui pourrait atteindre 80 millions d’euros et un changement d’échelle pour le développeur, exploitant et producteur d’énergie solaire et de stockage né sur l’île de Beauté. Rencontre avec Michaël Coudyser, fondateur et directeur général de Corsica Sole.
 
Avec cet accord, Mirova poursuit son investissement dans Corsica Sole. Que traduit ce deuxième engagement ?
Cet accord stratégique entre Mirova et Corsica Sole est le résultat de longues fiançailles. Ce nouvel investissement de Mirova dans un développeur est une reconnaissance de la vraie maturité du photovoltaïque chez Corsica Sole. Développer une centrale nécessite des fonds propres très conséquents. Les règles pour répondre aux appels d’offres de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) vont bientôt évoluer.

Élaborées par la Direction générale de l’énergie et du climat en concertation avec les développeurs, elles vont nous imposer des garanties bancaires de plusieurs dizaines de millions d’euros pour pouvoir candidater, et donc beaucoup de fonds propres. Et la croissance de Corsica Sole repose sur la croissance exponentielle du nombre de projets, impliquant des fonds propres conséquents. Sans compter le temps nécessaire pour sécuriser le foncier d’une nouvelle centrale. Entre le moment où l’on trouve un terrain et celui où le projet démarre, il se passe environ trois ans.

Nous nous devions de préparer le long terme, c’est un vrai enjeu pour nous. Ces nouvelles règles présentent l’avantage de favoriser les offres sérieuses puisque les garanties bancaires devront être apportées au moment du dépôt de l’offre, preuve que le développement des grandes centrales se professionnalise.
 
Quelles sont les prochaines étapes de votre développement ?
Corsica Sole est à la fois architecte, promoteur immobilier et exploitant. Nous suivons le projet de A à Z. Nous avons actuellement en portefeuille plus de 100 MW et nous sommes le premier producteur indépendant en Corse. Nous possédons également des centrales sur d’autres îles et sur le continent. En 2021, nous allons installer 50 MW et nous projetons une progression de 50 % par an. Avec l’investissement de 80 millions d’euros de Mirova sur trois à quatre ans, nous visons le gigawatt d’ici cinq ans.

Nous sommes aussi le premier exploitant d’unités de stockage, une nécessité sur une île pour assurer la régulation de la fréquence et donc la régularité du courant. Aujourd’hui, nous ne mettons en œuvre le stockage que sur les îles, en Corse et à la Réunion, et dans les Antilles prochainement. Bientôt, le continent aura aussi besoin de cette fonction, même si le nucléaire y apporte la régularité.
 
Vous faites aussi appel au financement participatif. Pourquoi ?
Le développement du financement participatif répond à une volonté politique et figure dans les appels d’offres de la CRE. Les développeurs de projets s’y sont donc mis. Pour Corsica Sole, cela fait aussi partie de notre ADN. Tous nos salariés sont actionnaires. Nos deux premières centrales faisant appel à ce type de financement vont être mises en service cette année. Pour rassembler les fonds, nous avons fait appel aux plateformes de collecte qui ont permis de lever plus d’un million d’euros en France continentale. Nous avons aussi en projet une centrale en Martinique. Il existe une vraie adhésion du public sur ce mode de financement, qui se révèle attractif avec un rendement entre 3 et 5 % par an.
 
Quel est le potentiel du photovoltaïque en France ?
La programmation pluriannuelle de l’énergie vise l’autonomie énergétique. Cela passe par le soleil, l’éolien et la biomasse. Le solaire est l’énergie la mieux acceptée et elle est présente en abondance. La technologie pour le stockage existe aussi. Tous les développeurs de centrales réfléchissent déjà à la technologie de stockage de demain : l’hydrogène.

Je n’ai plus de craintes que l’énergie solaire soit celle qui s’impose à l’humanité. 100 % d’énergie solaire, c’est possible. Les problèmes que rencontre l’éolien en termes d’acceptabilité n’existent pas pour le solaire. Le solaire ne se voit pas, ne fait pas de bruit et n’a pas d’odeur. C’est une solution de remplacement et certains n’aiment pas être remplacés. Les enquêtes publiques réalisées en amont des projets de centrales solaires ne révèlent jamais de problèmes. Certes, l’emprise au sol est plus forte que dans le cas du nucléaire, mais le foncier ne manque pas en France. Il y a plus de soleil que besoin. Si une toiture sur trois était couverte par du photovoltaïque, tous les besoins en énergie de la France seraient couverts, avec zéro risque d’accident tout en apportant l’autonomie énergétique.

Le photovoltaïque souffre encore d’un mal trop français. Parfois, collectivement, on connaît le problème, on connaît les solutions, mais on s’invente des règles pour ne pas le faire vite. Développer des centrales relève encore de la course d’obstacles, la réalité du terrain se heurtant aux Codes de l’urbanisme et de l’environnement. Les centrales professionnelles souffrent de cette accumulation réglementaire.
 
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