En Auvergne Rhône-Alpes, la filière hydrogène vient de recevoir un signal institutionnel fort. Celui-ci s’est concrétisé le vendredi 28 novembre à Saint-Égrève, lors de la visite de Fabrice Pannekoucke, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, auprès des équipes d’INOCEL, acteur majeur de la production française de piles à combustible et de générateurs hydrogène.
PUBLICITÉ
Ce soutien financier vise directement à permettre à INOCEL de renforcer sa capacité à offrir des solutions énergétiques durables, s’inscrivant par conséquent activement dans l’effort global de décarbonation. L’engagement de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, symbolisé par cette aide, réaffirme sa détermination à faire de l’hydrogène une « réalité concrète et une nécessité absolue » pour mener à bien la transformation énergétique du territoire. Ce positionnement régional fort s’appuie sur la dynamique interne d’INOCEL.
Une trajectoire rapide et ambitieuse
Malgré sa création récente en 2022, INOCEL bénéficie d’une base solide, car elle développe et industrialise une technologie de pile à combustible issue de plus de 25 années de R&D menées au sein du CEA. Forte de cet héritage, l’entreprise iséroise conçoit aujourd’hui des générateurs à haute puissance et haut rendement destinés à l’alimentation d’infrastructures critiques, notamment les data centers. Ces solutions se distinguent par leur caractère modulaire, zéro émission et facile à déployer, offrant ainsi une réponse à la fois fiable et évolutive aux besoins énergétiques futurs.
Les applications des générateurs d’INOCEL sont d’ailleurs multiples : elles ciblent prioritairement les usages stationnaires (data centers, événements, ports, quartiers résidentiels nécessitant une énergie propre et locale), mais l’entreprise propose également des générateurs modulaires pour les secteurs mobiles ainsi que des piles à combustible pour la mobilité lourde et le secteur maritime. Loin de se limiter à la simple production, INOCEL adopte une approche globale en fournissant à ses clients un service complet, incluant les études d’infrastructure, l’installation, la maintenance et l’approvisionnement en hydrogène.
Pour concrétiser son ambition industrielle, l’entreprise s’appuie sur deux sites stratégiques en France : son centre de R&D à Grenoble, véritable pôle d’innovation technologique, et sa Gigafactory située à Belfort, opérationnelle depuis le début de l’année et équipée d’une ligne de production capable de fabriquer « plusieurs dizaines de milliers d’unités par an ». Les objectifs de production d’INOCEL sont très clairs : atteindre une capacité de production de 30 000 piles à combustible par an d’ici 2030. Plus fondamentalement, l’objectif est de rendre la solution hydrogène économiquement compétitive face aux énergies fossiles. Jules BILLIET, Directeur Général d’INOCEL, a précisé l’épine dorsale de cette feuille de route économique en expliquant : « Au sein de notre Gigafactory de Belfort, nous internalisons la fabrication de nos piles à combustible ainsi que celle de nos générateurs hydrogène. À court terme, nous visons une réduction significative des coûts de fabrication tout en sécurisant une chaîne de valeur d’hydrogène, ce qui nous permettra de proposer un produit dont le coût total de possession (TCO) sera comparable à celui des générateurs diesel d’ici 2027 ».
Un écosystème régional d’excellence renforcé
C’est dans cette perspective de croissance et d’industrialisation que l’aide de 4,3 millions d’euros est déterminante. Elle permettra non seulement de consolider la R&D d’INOCEL, mais aussi de structurer son industrialisation, contribuant ainsi à une dynamique régionale plus vaste de développement de la filière hydrogène.
Fabrice Pannekoucke a d’ailleurs mis en lumière l’importance de ce partenariat pour l’économie locale et la transition énergétique : « De manière innovante, INOCEL développe des solutions hydrogène stationnaires capables d’apporter de l’énergie propre pour des événements, des data centers, des ports ou des quartiers résidentiels ». Il a ensuite insisté sur l’effet structurant de ce soutien, ajoutant que « Ce soutien financier permet de renforcer un écosystème régional d’excellence, en lien avec la décarbonation industrielle et énergétique. La trajectoire d’INOCEL, rapide et ambitieuse depuis 2022, illustre parfaitement la capacité de notre région à conjuguer innovation technologique et transition énergétique ». Le Président de la Région a enfin conclu en soulignant que « avec ce partenariat, nous préparons l’avenir de l’hydrogène en Auvergne-Rhône-Alpes, au service de tous les territoires ».
Cet appui à INOCEL ne se limite pas à l’aspect financier ; il est intrinsèquement lié au plan régional « Ingénieurs et Techniciens », un programme doté de 140 millions d’euros. L’objectif est clair : former 2 000 professionnels supplémentaires par an d’ici 2028 pour répondre concrètement aux besoins en compétences des filières industrielles, incluant, bien entendu, celle de l’hydrogène.
