Désireuse d’être à la tête d’une « France zéro carbone », Valérie Pécresse est partisane d’« une écologie de progrès et de solutions ». La candidate Les Républicains à l’élection présidentielle entend, si elle accède au pouvoir, faire preuve de « méthode » sur les dossiers environnementaux.

« S’engager pour une écologie des résultats ». C’est en ces termes que Valérie Pécresse résume son programme environnemental dans le cadre de la course à l’élection présidentielle. Favorable à une « croissance verte et durable », la candidate Les Républicains (LR) entend mettre en œuvre, si elle accède au pouvoir, « une écologie de progrès et de solutions, pas une écologie punitive et antisociale », pour faire face à l’urgence climatique et à la nécessité de protéger la biodiversité. « Chaque année, nous nous fixerons des objectifs pour atteindre la neutralité carbone en 2050, sans hausse d’impôts ! », indique l’encore présidente de la Région Ile-de-France.

« Nous ne sommes plus à l’heure des grandes promesses. Nous savons absolument ce qu’il faut faire. Il faut agir maintenant. En matière d’environnement comme dans d’autres domaines, Valérie Pécresse est la dame du faire », avance Yann Wehrling, conseiller écologie de la candidate. Il ajoute : « Le plus important pour nous, c’est la méthode. C’est pourquoi, dès les premiers jours de sa présidence, Valérie Pécresse lancera une grande concertation avec toutes parties prenantes mais aussi les corps intermédiaires pour faire émerger des solutions sur les dossiers environnementaux les plus brûlants ». Et l’ancien secrétaire national des Verts rallié aux Républicains de citer l’agriculture, l’urbanisme, le logement, les énergies renouvelables.

Le discours de la méthode

« L’un des griefs les plus importants que l’on peut faire à Emmanuel Macron, c’est d’avoir nié l’importance des corps intermédiaires (élus locaux, syndicats…). Or, c’est par eux qu’il est possible de prendre le pouls de la société. Durant cinq ans, il y a eu une ignorance totale du ressenti des territoires – notamment ruraux – et des Français. Il y a eu un mépris pour eux, et c’est ce mépris qui a naturellement engendré le mouvement des Gilets jaunes. Le malaise était profond », poursuit Yann Wehrling. Pour mener la transition écologique sans impacter davantage le portefeuille des ménages les plus modestes, la candidate LR souhaite notamment fusionner le Livret A et le Livret Développement durable, et ainsi pouvoir mobiliser 120 milliards d’euros. « L’essentiel de cette manne servira surtout à accompagner tous ceux qui doivent accélérer la transition écologique », précise Yann Wehrling.

Côté politique économique, la candidate LR défend la réindustrialisation, « pour que nous soyons nous-mêmes les producteurs des produits que nous consommons », avance le conseiller de Valérie Pécresse. Avant de poursuivre : « Cette réindustrialisation vertueuse sera soutenue par des plans d’investissements publics fléchés en priorité sur les filières d’avenir, comme la fabrication de panneaux photovoltaïques, la production de véhicules à hydrogène, etc. Cet argent public sera versé sans contreparties écologiques et sociales puisque, par nature, la réindustrialisation de notre économie est déjà environnementale ».

« La réindustrialisation est par nature environnementale »

Désireuse d’être à la tête d’une « France zéro carbone », Valérie Pécresse est favorable à la relance du programme électronucléaire et au « sauvetage » d’EDF. Partisane de la « souveraineté énergétique », la candidate LR mise, en complément du nucléaire, sur les énergies renouvelables (EnR). « Si l’on veut être réaliste et pragmatique, il faut relancer le nucléaire, maintenir ouvertes un certain nombre de centrales et booster les EnR, tout en atteignant 30 % d’économies d’énergie à l’horizon 2050 », résume Yann Wehrling. Avant de nuancer : « Là aussi, la méthode sera très importante, car on ne peut pas imposer des projets d’EnR sans tenir compte de l’avis des riverains. La clé de la réussite de ces projets, c’est l’acceptabilité sociale ».

Concernant les dossiers de santé environnementale, Valérie Pécresse souhaite le doublement des budgets de prévention. Pour la représentante de la droite à la présidentielle, 100 % des cantines publiques devront être approvisionnées en produits locaux, « y compris en bio », d’ici à 2027. La prétendante à la succession d’Emmanuel Macron entend également aider les collectivités locales à s’équiper en capteurs de CO2 pour lutter contre la pollution de l’air, « l’un des axes majeurs de notre programme en matière de santé environnementale, tout comme la lutte contre le bruit et la sensibilisation de la population aux effets des perturbateurs endocriniens », conclut Yann Wehrling.