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POLITIQUES

Les points à retenir du dernier rapport du Giec

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PUBLIÉ LE 21 MARS 2023
ABDESSAMAD ATTIGUI
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Les points à retenir du dernier rapport du Giec
Entre risques d'inondation et de sécheresse, le Giec appelle à des mesures radicales pour préserver l'avenir climatique. Crédit : Adobe Stock
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) publie son sixième et dernier rapport (AR6). Un document contenant des conclusions alarmantes sur les conséquences du changement climatique et qui souligne l’urgence d’agir.

Le Giec a publié ce lundi 20 mars, le rapport du sixième cycle d’évaluation (AR6), résumant les précédents documents consacrés à l’état des connaissances sur le changement climatique, ses conséquences et les solutions à y apporter. EM revient sur les points essentiels à retenir de ce résumé pour décideurs qui contient de nouvelles informations sur les objectifs de réduction des émissions à court terme, définis par ce rapport comme étant 2040.

Avant de s’attarder sur ce qui attend nos sociétés, le rapport donne un aperçu alarmant de la situation actuelle : les activités humaines, notamment la combustion des énergies fossiles, ont émis des gaz à effet de serre à un rythme croissant, atteignant une concentration du CO2 dans l’atmosphère « la plus élevée depuis au moins 2 millions d’années ». En résulte, une température à la surface du globe qui dépasse de 1,1 °C les températures industrielles sur la période 2011-2020 : « La température à la surface du globe a augmenté plus rapidement depuis 1970 qu’au cours de toute autre période de 50 ans sur les 2000 dernières années », apprend-on du rapport.

Des mesures « mal exécutées »

Le rapport met en lumière l’inadéquation entre les politiques d’adaptation et les besoins attendus en la matière. Les mesures d’adaptation ne sont pas réparties de « manière égale à l’échelle mondiale » et la plupart de ces actions « sont fragmentées, progressives et spécifiques à un secteur ». Ces lacunes de mise en œuvre « nous conduisent vers un avenir dangereux », et ont des conséquences sur certaines communautés et certains écosystèmes en première ligne qui « atteignent déjà les limites de l’adaptation ».

De même pour les politiques relatives à l’atténuation qui n’ont cessé de se développer depuis le rapport précédent du Giec (RE5). Avec les émissions de GES prévues par les contributions déterminées au niveau national (NDC), il est probable que le réchauffement dépassera 1,5 °C au cours du XXIe siècle et qu’il sera plus difficile de limiter le réchauffement en dessous de 2 °C. « Si l’écart de mise en œuvre n’est pas comblé, nous nous dirigeons vers un réchauffement de la planète de 3,2 °C d’ici 2100 », abondent les experts du Giec.

Des fonds inadaptés

Les politiques climatiques vont de pair avec les investissements, avec un constat partagé : les niveaux actuels des ressources financières dédiées au climat sont insuffisants et encore largement dépassés par les flux de financement des énergies fossiles. Les coûts estimés de l’adaptation « dépassent largement les fonds qui lui sont actuellement alloués », en particulier pour les pays en développement. Il en va de même pour l’atténuation, où les financements sont « insuffisants » pour atteindre les objectifs climatiques dans tous les secteurs et toutes les régions, pourtant les capitaux mondiaux sont « suffisants » pour combler les déficits d’investissement à l’échelle mondiale.

Le rapport recommande d’orienter davantage de financements vers l’adaptation et l’atténuation du réchauffement climatique. Dans les scénarios modélisés qui limitent le réchauffement à 2°C ou 1,5°C, l’investissement annuel moyen nécessaire à l’atténuation pour la période 2020-2030 est « trois à six fois plus élevé que les niveaux actuels ».

Un effet cascade

La poursuite du rythme actuelle des émissions entraînerait des changements extrêmes plus importants. Sans actions climatiques, les risques liés au changement climatique deviendront de plus en plus complexes et difficiles à gérer. Les populations les plus vulnérables seront les plus touchées, et les dommages causés par le climat interagiront avec d’autres facteurs de risque, tels que les pandémies et les conflits, entraînant un effet domino.

Si les impacts du réchauffement climatique sont déjà évidents, ils ne feront qu’empirer, alerte le rapport. Pourraient être attendues, de façon plus fréquente, des événements extrêmes et intenses tels que les sécheresses, les incendies, les inondations et les cyclones tropicaux. Les risques liés à la sécurité alimentaire et à l’approvisionnement vont augmenter, et les conséquences seront exacerbées par la concurrence pour les terres entre l’expansion urbaine et la production alimentaire.

Importance des méthodes de séquestration carbone

Pour limiter le réchauffement climatique, le rapport souligne la nécessité de parvenir à des émissions nettes de CO2 nulles. Cela implique une réduction importante des émissions de CO2, de méthane et d’autres gaz à effet de serre. Les experts du Giec recommandent de réduire les émissions mondiales de méthane de 34 % d’ici 2030 par rapport à 2019 pour limiter le réchauffement à 1,5°C.

Pour les émissions résiduelles de GES difficiles à réduire, par exemple celles provenant de l’agriculture, de l’aviation, du transport maritime et des processus industriels, les experts appellent au déploiement de méthodes d’élimination du dioxyde de carbone (CDR) pour parvenir à des émissions nettes de CO2 ou de GES nulles. La capture et séquestration de carbone (CSC) est également mentionnée pour réduire les émissions provenant de sources d’énergie et d’industries fossiles, à condition que le stockage géologique soit disponible.
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