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POLITIQUES

Tribune | Investir pour le climat : une opportunité économique majeure

LA RÉDACTION, LE 23 OCTOBRE 2025
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Tribune | Investir pour le climat : une opportunité économique majeure
Arnaud Lacaze, analyste ESG chez Mandarine gestion. Crédits : DR
Les investissements pour la décarbonation constituent un levier majeur de croissance et d’innovation. L’Europe doit désormais transformer son avance réglementaire et technologique en une stratégie d’investissement cohérente et durable pour rester dans la course. Une tribune signée par Arnaud Lacaze, analyste ESG chez Mandarine gestion. 

Nous le savons, toutes les grandes instances indiquent que les besoins d’investissements sont colossaux pour maintenir le réchauffement climatique sous les 2° C d’ici 2 100. Certains pays s’activent et mobilisent des ressources, en créant des commissions dédiées, en définissant des feuilles de route claires et en développant des filières de production durables et responsables. Un récent rapport du BCG1 vient appuyer les conclusions du GIEC. Investir pour le climat est non seulement nécessaire, mais aussi rentable. Ces investissements génèrent de la valeur, avec des TRI (Taux de Rendements Internes) supérieurs à 10%, tout en renforçant la résilience des entreprises face aux impacts du changement climatique (catastrophes naturelles, évolutions réglementaires, etc.).

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Selon ce même rapport, 82 % des entreprises déclarent bénéficier financièrement de leurs projets de décarbonation. Les 6 % les plus performantes dans ce domaine auraient généré près de 220 millions d’euros de bénéfices, d’après une enquête menée auprès de 2 000 dirigeants d’entreprises de plus de 1 000 salariés.



L’Europe en transition stratégique
Alors que l’urgence climatique impose des investissements massifs et immédiats, l’Europe, pionnière historique de la transition verte, cherche aujourd’hui à adapter son modèle. La volonté de simplification et de déréglementation, portée par plusieurs gouvernements, traduit une recherche d’efficacité, mais crée aussi des incertitudes sur la trajectoire d’investissement à long terme.

Le continent conserve néanmoins des atouts structurels majeurs — un tissu industriel innovant, des normes exigeantes et une base technologique solide — qui peuvent soutenir une reprise de l’investissement climatique si la coordination entre politiques publiques et financement privé s’intensifie.



La Chine et les émergents, moteurs de la nouvelle révolution industrielle
Alors que l’Europe tente de concilier ambition climatique et compétitivité économique, la Chine, elle, accélère résolument sa transformation industrielle et énergétique.

Selon le dernier rapport d’Ember2, la Chine investit massivement dans la transition énergétique. En 2024, elle a consacré près de 625 milliards de dollars aux technologies d’énergie propre, soit environ un tiers des investissements mondiaux dans ce domaine. 

La Chine domine désormais les chaînes de production des technologies vertes. Elle fabrique environ 80 % des panneaux solaires mondiaux, 60 % des turbines éoliennes, 80% cellules de batterie, plus des deux tiers des véhicules électriques et plus de la moitié des pompes à chaleur. Elle dépose également une part importante des brevets mondiaux en matière de « clean techs ». Cet avantage industriel permet de réduire les coûts des équipements (panneaux, batteries, composants de réseau) et de fournir massivement le marché mondial.  

Sous son impulsion, de nombreux pays émergents adoptent à grande échelle des solutions technologiques plus vertes. Certains d’entre eux s’électrifient aujourd’hui plus rapidement que les Etats-Unis. 

Pour Pékin, les bénéfices sont aussi politiques. Le pays est sous pression pour accélérer sa stratégie de décarbonation, poussée par une population consciente des impacts sanitaires et économiques du changement climatique. En réponse à la Tribune du président américain lors de la 80e session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, le 23 septembre 2025 à New York, où il a qualifié le changement climatique de « plus grande arnaque jamais menée contre le monde », le gouvernement chinois a fixé des objectifs clairs : atteindre un « pic carbone » avant 2030 et la neutralité carbone d’ici 2060, avec une réduction annuelle des émissions de 7% à 10%.  

Toutefois, la Chine reste encore fortement dépendante des énergies fossiles, notamment du charbon. Certaines filières souffrent d’un manque de débouchés et des mesures protectionnistes croissantes à l’échelle mondiale.
L’Europe est à un tournant. Le monde ne l’attendra pas. La Chine, l’Inde, le Brésil et l’Asie du Sud-Est construisent dès aujourd’hui les filières industrielles de demain. Si l’Europe veut préserver sa souveraineté énergétique et technologique, elle doit transformer ses engagements climatiques en une stratégie d’investissement cohérente, stable et partagée. Il ne s’agit plus seulement d’atteindre les objectifs de 2035, mais de garantir des emplois, de la compétitivité et de l’indépendance dans la nouvelle économie mondiale. Le climat exige des actes.  Il offre aussi une opportunité historique. Investir, pour réduire la dépendance et augmenter la résilience.  
Sources


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