La ré-autorisation pour une durée de dix ans de l’herbicide de Monsanto en Europe, sera soumise au vote des Etats membres le 25 octobre 2017. La France a d’ores-et-déjà annoncé qu’elle s’y opposerait.
Le vote sur l’éventuelle ré-autorisation du glyphosate en Europe se tiendra le 25 octobre prochain, d’après l’agenda de la Commission européenne. Cette date tombe quelques jours après les révélations du journal Le Monde sur la firme Monsanto : en effet d’après des documents rendus publics par le quotidien, des employés de Monsanto ont coécrit des rapports signés par des scientifiques, afin de contredire les accusations de toxicité du glyphosate portées par de nombreux chercheurs. Ces révélations de « désinformation organisée », comme la nomme Le Monde, ont motivé une réunion des eurodéputés le mercredi 11 octobre, pour débattre des risques liés à cet herbicide en présence d’experts.
Le vote du 25 octobre 2017 pourrait ré-autoriser l’utilisation du glyphosate en Europe pour une durée de dix ans. Le ministre français de la transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, a prévenu dès juillet dernier que la France s’y opposerait. Le syndicat agricole la FNSEA avait protesté contre cette décision le vendredi 22 septembre sur les Champs-Élysées à Paris, considérant que « si l’Europe dit oui au glyphosate, il est hors de question que la France dise non et impose des règles plus strictes. »
« Une réelle désinformation révélée au grand jour »
Alors que le Premier ministre Edouard Philippe a affirmé qu’« une élimination progressive et irréversible » des pesticides qui présentent un risque pour la santé et/ou la biodiversité, serait organisée, l’ONG Générations futures a confirmé l’urgence d’une lutte à l’échelle européenne. Dans un communiqué en réaction à l’annonce de la date du vote, François Veillerette, porte-parole de l’association a déclaré qu’il était « inadmissible que la Commission européenne s’entête à proposer une ré-autorisation pour dix ans alors que toutes les preuves de la dangerosité du glyphosate sont réunies et que les scandales sur l’influence de Monsanto et la férocité avec laquelle la firme a mis en place une réelle désinformation ont été révélées au grand jour. Nous appelons la Etats-membres en général, et la France en particulier, à s’opposer à cette proposition inacceptable de réhomologation pour dix ans. »