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[Tribune] Confinement et chute de la pollution de l'air : est-il temps d'en tirer des leçons ?

Par François Gatineau, consultant expert mobilité et énergie chez Mobileese. Publié le 20 avril 2020.
[Tribune] Confinement et chute de la pollution de l'air : est-il temps d'en tirer des leçons ?
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Cette semaine, François Gatineau, consultant expert mobilité et énergie pour la société de conseil, formation et ingénierie, Mobileese, revient sur les conséquences déjà visibles du confinement des Hommes sur l’environnement. Il dresse un portrait de ce que pourrait être le monde d’après-Covid-19, plus durable et plus résilient.

La vie pendant le confinement engendre des effets de baisse sur les gaz à effet de serre. Cette simulation grandeur nature de notre capacité à réduire ces émissions pour éviter des catastrophes climatiques futures est riche d’enseignements. En se projetant sur l’après-Covid-19, de nombreuses décisions mutuellement construites pourraient être prises pour nous permettre de transformer notre société dans le bon sens.

Des effets constatés pendant le confinement qui font réfléchir

Nous observons des effets impressionnants suite à l’absence de circulation routière dans les villes : baisses d’un tiers des niveaux d’oxyde d’azote en Chine (données NASA) ; qualité de l’air parisien redevenue le temps de quelques jours celle d’il y a 40 ans (communiqué AirParif) ; baisses de près de ¾ du nombre de particules fines en Inde (Central Pollution Control Board, ministère de l’environnement indien).

La pandémie engendre une baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2020. Selon l’ONG anglais Carbon Brief, cela représenterait une baisse de 4% en 2020 par rapport à 2019, notamment grâce à la baisse sur les activités transport et énergie. Nous sommes tout de même encore loin des objectifs de l’accord de Paris pour pouvoir maitriser l’augmentation inéluctable des températures.

Mais au-delà des chiffres, ce qui est intéressant, c’est que ce changement brutalement subi de mode de vie, génère un impact bénéfique sur la baisse des émissions. Lorsque nous reviendrons à une période sanitaire plus sereine, ne pourrait-on pas déployer des activités similaires, tout en retrouvant la sociabilité que nous adorons, pour produire des effets baissiers plus durables sur les émissions de GES ?

Les pistes sont multiples et remettent en cause nos habitudes passées. La période en cours montre que nous sommes capables d’adaptation et d’évolution si les finalités sont claires et que notre implication est rendue possible. Venons-en à quelques réflexions qui prolongent des expériences déjà initiées voire qui les complèteraient sur nos approches de mobilités, nos modes de production énergétique, le recours à des productions stratégiques locales.

Et si on produisait plus localement

Un pays capable de produire de bons produits agricoles pour subvenir aux besoins de sa population, mais qui importe ceux des autres, cela n’a pas de sens. Des initiatives de circuits courts ont démarré, elles doivent se généraliser.

Par exemple, la région Bretagne vient de lancer Mangeons local. Ce projet est le fruit de plusieurs expérimentations préalables ces dernières années. Il redémarre avec un soutien très prononcé des pouvoirs publics locaux. Les premiers retours sont très encourageants car tous les acteurs ont réussi à s’organiser ensemble. L’Ile-de-France n’est pas en reste avec une approche identique et d’autres régions suivent.

D’autres secteurs manufacturiers ou industriels sont tout aussi éligibles à cette relocalisation. Notre savoir-faire en la matière est le fruit de nombreuses années d’innovation et d’un travail de qualité salué dans le monde entier : textile, industrie métallurgique, automobile, etc.

Evolution de la production énergétique

En valeur absolue, la consommation de pétrole reste constante sur Terre, voire augmente. Le pic pétrolier est probable d’ici 2025, selon l’Agence internationale de l’énergie.

Pourtant, notre pays sait produire pratiquement toute l’énergie suffisante à partir d’énergies non carbonées. Un mix nucléaire, hydraulique, éolien, solaire et autres renouvelables offre bien des perspectives positives, proposé depuis longtemps par des visionnaires bien peu écoutées, jusque-là.

Ainsi, le think-tank The Shift Project propose depuis de nombreuses années des informations scientifiques et des supports méthodologiques pour réduire notre dépendance économique aux énergies fossiles. Nous n’aurions peut-être pas l’abondance énergétique des dernières années, mais la résilience de notre société et la capacité de débrouillardise et d’innovation offrent des perspectives pertinentes. Une production d’électricité plus locale et plus décentralisée, une consommation adaptée à l’offre énergétique ainsi que des bâtiments plus économes sont des pistes qui ont été initiées, mais qu’il est nécessaire d’accélérer.

L’opportunité d’accélérer sur de nouvelles approches de mobilité

Pendant l’épidémie covid19, de nombreux transports en ville ont été remplacés par des scooters électriques. Il y a aussi de plus en plus vélos, à assistance électrique ou pas, qui circulent. Mexico, Bogota, Berlin, ces 3 villes ont toutes trois enrichi ou élargi leurs infrastructures de pistes cyclables pour favoriser la circulation de vélos. Bogota a par exemple créé en une nuit 22 kilomètres de pistes cyclables pour favoriser ce mode de transport doux.

Les voitures de particuliers utilisés 5% du temps ne doivent plus rester en ville. Les seules voitures qui devront circuler doivent être les plus vertueuses. Elles ne disparaitront pas mais seront partagées entre les citadins.

Les systèmes de transport en commun doivent également poursuivre leur décarbonation. Hors des villes, il faut également se réinventer. Adapter les mobilités, pour qu’elles soient propres, tout en facilitant et améliorant la vie des habitants.

Déjà, par exemple, les entreprises avaient initié des projets intéressants dans le cadre de leur approche RSE avant le confinement. Cela devra continuer pour valoriser les mobilités propres en améliorant le quotidien des déplacements des salariés entre le domicile et le lieu de travail.

Les entreprises et les citoyens volontaristes pour agir

L’après-confinement est une opportunité pour adapter nos modes de vie et baisser nos gaz à émission de serre. Cette réflexion doit être menée avec l’avis de tous et de façon bien plus collégiale que ces dernières décennies.

Le changement est parfaitement faisable. D’autant que l’Europe possède tous les moyens industriels de le réaliser en retrouvant sa souveraineté. Grâce à un plan de relance massif et offensif, cela nous permettrait d’orchestrer, entre autres, les différents axes exposés précédemment, dans la localisation de la production, dans l’adaptation de notre production énergétique et dans les modes de transport et leurs infrastructures.
François Gatineau, consultant expert mobilité et énergie chez Mobileese / DR
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