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POLLUTIONS

L'ONG WWF révèle le véritable coût « caché » du plastique

PUBLIÉ LE 7 SEPTEMBRE 2021
ABDESSAMAD ATTIGUI
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L'ONG WWF révèle le véritable coût « caché » du plastique
Le déversement annuel de déchets plastiques dans les océans pourrait atteindre 29 millions de tonnes en 2040. Crédit : Adobe Stock
Le coût économique et social du plastique serait 10 fois plus élevé que son coût de production. Sa gestion en 2019 aura coûté à la société près de 3.700 milliards de dollars, soit l’équivalent du PIB de l’Inde.

C’est bien connu, les déchets plastiques représentent une menace pour la biodiversité, mais cette pollution est également coûteuse pour l’économie. C’est le constat alarmant dévoilé par le WWF dans une récente étude intitulée « Plastiques : le coût pour la société, l’environnement et l’économie », qui évalue le coût économique et social sur l’ensemble du cycle de vie du plastique.

Principal résultat : la gestion du plastique produit en 2019 aura coûté à la société l’équivalent du PIB de l’Inde, soit 3700 milliards de dollars. Son véritable coût serait 10 fois plus cher que son coût de production comme le précise Pierre Cannet, directeur du Plaidoyer du WWF France : « Chaque kilo de plastique nous coûte aujourd’hui 10 fois plus cher à gérer qu’à fabriquer ».

Ce coût économique non comptabilisé est intrinsèquement lié à la pollution marine. Pour appuyer ce constat, les auteurs du rapport ont notamment mis en perspective ce fardeau économique avec l’augmentation de la production et des déversements annuels du plastique dans les océans. « Si nous ne parvenons pas à reconnaître et prendre en compte le véritable coût économique et social du plastique, celui-ci risque d’augmenter encore d’ici 2040 », alertent-ils. Ils estiment que la production de plastiques doublerait dans une vingtaine d’années et le déversement annuel de déchets plastiques dans les océans pourrait tripler « pour atteindre 29 millions de tonnes, contre déjà 11 millions en 2019 ».

Quelles conséquences pour l’environnement et l’économie ?

Cette situation augmenterait d’abord le stock total de plastique dans l’océan à 600 millions de tonnes d’ici 2040. Ensuite, les émissions de gaz à effet de serre (GES) émanant du cycle de vie du plastique représenteraient jusqu’à 20 % de l’ensemble du bilan carbone mondial en 2040, contribuant ainsi à accélérer la crise climatique et ses effets sur l’environnement.

D’un autre côté, les coûts économiques continueraient de gonfler. Selon le rapport, la production croissante de plastique et ses coûts sur l’ensemble de son cycle de vie, se traduiraient par une augmentation du coût du plastique produit chaque année. Celui-ci représentera bientôt 7100 milliards de dollars, « soit plus de l’équivalent du PIB de l’Allemagne, de l’Australie et du Canada réunis ».

Il y a urgence à agir !

Ce constat qui touche le monde rappelle la nécessité de déployer une action internationale pour endiguer la pollution plastique. « Or cette crise est encore hors des écrans radars de gouvernance », déplore Pierre Cannet.

En plein congrès mondial de la Nature qui se tient jusqu’au 11 septembre à Marseille, le Fonds mondial pour la nature appelle la France à soutenir la préparation d’un traité international « efficace et chiffré » contre la pollution plastique. Ce traité mondial contre la pollution plastique nécessite le soutien de deux millions de signatures d’une pétition, de 75 entreprises et l’engagement d’une majorité d’États membres des Nations unies (119 pays).

« Nous avons besoin d’un traité des Nations unies sur la pollution plastique qui réunisse les gouvernements, les entreprises et les consommateurs autour d’objectifs clairs en matière de réduction, de collecte, de recyclage et d’alternatives durables pour mettre fin aux fuites de plastique dans l’environnement d’ici à 2030 », conclue Marco Lambertini, directeur général du WWF International.
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