L'usine ArcelorMittal de Rodange-Schifflange, au Luxembourg, file droit vers sa fermeture définitive cet automne. La presse luxembourgeoise a dévoilé cet été l'information, mollement dé-mentie par le groupe sidérurgique qui annonce une décision d'ici à la fin de l'année. Cette unité consommait près d'un million de tonnes de ferrailles par an du temps de sa production normale de ronds à béton et de profilés. En réponse à la crise, ArcelorMittal l'a mise en veilleuse depuis fin 2011, pour une « durée provisoire indéterminée ». Mais les syndicats confirment que les échéances d'autorisation d'exploitation et les impératifs de bon fonctionnement des installations obligent à trancher définitivement au bout de trois ans, ce qui amène à une décision dans les prochains mois. Le groupe sidérurgique avait déjà fermé son usine de poutres de Madrid il y a deux ans. Il prévoit certes pour 2014 une amélioration du marché européen de la construction acier, grâce surtout à l'Allemagne et la Grande-Bretagne. Mais le rebond ne compense que très partiellement la baisse de 29 % de la demande entre 2007 et fin 2012 et il ne présage pas d'une reprise durable, estime-t-il. Eurofer, l'association des sidérurgistes européens, table sur une croissance de 2,4 % de ce segment de marché dans l'Union cette année puis de 2,1 % en 2015, après une baisse de 3 % en 2013. La fermeture au Luxembourg marquerait un nouveau choc pour la filière ferrailles, après l'arrêt l'an dernier de Duferco à La Louvière (Belgique) qui absorbait jusqu'à 1,2 million de tonnes annuelles.