Des déchets verts refusés dans une déchèterie, acceptés gratuitement dans une autre ou contre le paiement de 40 euros le mètre cube dans une troisième. Et pour les encombrants, la fourchette oscille de 0 à 100 euros le mètre cube. Les exemples abondent pour illustrer la disparité des conditions d'accueil des déchets des professionnels dans les déchèteries publiques bretonnes. C'est pourquoi la chambre régionale de métiers et de l'artisanat (CMA) de Bretagne a cherché à harmoniser ces pratiques avec une charte dont la rédaction est achevée. « L'objectif est d'accompagner les entreprises vers de meilleures pratiques de gestion de leurs déchets », cadre Céline Albagli, qui a piloté l'élaboration de cette charte à la CMA Bretagne. Il s'agit no tamment de réduire le brûlage, les dépôts sauvages et les tonnages d'ordures ménagères résiduelles, tout en faisant face au manque de déchèteries professionnelles en milieu rural.
La réflexion a été lancée, début 2012, dans le cadre du programme Envir'A, cofinancé par l'Ademe, le conseil régional et les quatre conseils généraux de Bretagne. Première étape, « un état des lieux, qui a confirmé la très forte disparité des conditions d'accès », indique Céline Albagli. Un groupe de travail se constitue alors et se penche, entre autres, sur la grille tarifaire, les artisans étant interpellés par les écarts de prix d'un territoire à l'autre. Or, les coûts à la charge des collectivités variant, il était impossible d'harmoniser les conditions d'accueil au niveau régional. Résultat : une grille tarifaire a été constituée à partir de la moyenne des prix constatés, et correspond à 80 % des tarifs appliqués. Elle est classée dans les annexes de la charte, comme base de discussion entre la CMA et les collectivités. De même pour la nature des déchets acceptés et la fréquence des apports : « La charte doit s'ajuster en fonction des capacités locales, car les professionnels ne doivent pas saturer les sites », souligne Céline Albagli.
Après avoir été signée par les partenaires du programme Envir'A, la charte est maintenant présentée aux collectivités pour qu'elles l'appliquent localement. « Nous prévoyons un contact avec chacun des 84 établissements publics de coopération inter-communale de la région dans les trois ans à venir », programme Céline Albagli. Et comme la charte est construite dans une logique d'amélioration continue, les collectivités peuvent soit adhérer aux conditions d'accueil, soit s'engager dans un plan d'ac-tion. À charge alors pour elles de mettre en place des mesures visant, à terme, la signature de la charte.
Parallèlement, le GIP Bretagne Environnement développe avec la CMA un site internet pour centraliser les informations sur les conditions d'accès dans les déchèteries publiques, qui devrait être disponible à l'automne. l