Aux rencontres de la Bourse de Poitiers, deux fois par an, il n'y a pas d'ordre du jour, sinon celui de prendre « le temps de parler un peu » sport, éducation et, bien entendu, métier, techniques, investissement, économie. En échangeant quelques nouvelles des uns et des autres : « Je ne l'ai pas vu depuis un moment, mais son fils travaille avec nous. » La situation générale ? « On s'en tire, mais pour combien de temps ? Beaucoup de nos clients sont touchés. C'est préoccupant. » La spéculation sur les matières premières par des financiers sans qu'elle ne s'appuie sur un marché réel – trop d'offres et pas assez de demandes correspondant à des besoins, à une consommation réelle – est destructrice. Autrefois, quand on parlait de crise, c'était pour quelques mois. On faisait le dos rond, en sachant que ça repartirait à court terme. Aujourd'hui, c'est une crise sans que des perspectives d'amélioration ne se dessinent. Une situation ressentie comme très inquiétante. En fait, l'économie aujourd'hui est jugée comme une voiture folle, sans freins, incontrôlable, voire sans pilote.