L'association BCME (Beverage can makers Europe) annonce, pour les trois premiers trimestres 2014, une forte hausse de la production (+8,7 %). La France se situe en 4e position avec près de 4 milliards de canettes remplies. Le marché français se démarque en Europe par une répartition entre l'aluminium et l'acier de respectivement 40 et 60 %. Si la consommation augmente, en aval, les représentants de la filière s'interrogent sur les actions à mettre en place pour collecter plus et mieux. Aujourd'hui, deux boîtes sur trois seulement sont recyclées en France. Quelques raisons s'expriment dans une étude menée en mars dernier en France, au Royaume-Uni et en Espagne pour le compte de la fédération européenne des emballages métalliques Metal Packaging Europe. Les consommateurs, selon l'enquête, s'interrogent en effet sur la recyclabilité de l'acier et de l'aluminium et sur l'efficacité des procédés de recyclage existants (le tri est-il bien fait, combien cela coûte). Bref, face au manque d'informations, la filière a choisi de lancer un nouveau logo commun aux deux métaux pour aider au geste de tri. Ce logo « Métal recyclable à l'infini » appliqué sur les canettes vise à simplifier la communication et dans ce cas, pourrait remplacer à terme les pictogrammes différenciant l'acier et l'aluminium. Autre piste pour développer la collecte, la branche française Boîte Boisson a choisi depuis 2010 de s'attaquer au flux hors domicile (entreprises, restauration rapide, festivals, événements culturels et sportifs, associations).
30 000 tonnes de canettes hors foyer
À travers son opération Chaque Canette Compte, la filière a ainsi pu collecter 16 millions de canettes. Pour monter en puissance, la Boîte Boisson a signé un partenariat avec Eco-Emballages début janvier pour une durée de deux ans. L'idée : développer le tri des canettes, mais aussi des autres emballages boisson hors domicile avec l'installation de collecteurs multidéchets à disposition des acteurs volontaires (entreprises, groupes scolaires, restauration rapide...). Des partenariats ont églalement été créés avec les sociétés Elise, CKFD, Canibal et Le-mon Tri pour collecter les canettes dans les entreprises de la région parisienne. Le gisement est estimé à environ 200 000 tonnes, dont 25 000 à 30 000 tonnes de canettes en métal. Pour Éric Brac, DG de l'éco-organisme, il faut soutenir les tonnes triées et attirer les emballages dans les bacs jaunes. Quitte à capter aussi les flux générés par la restauration rapide : « C'est une manière de nourrir les collectivités qui ont besoin de matières », explique-t-il. Pour le traitement, des programmes d'investissements sont en cours dans les centres de tri. Les courants de Foucault permettant de trier l'aluminium équipent à ce jour une centaine de centres sur 244 au total. L'objectif n'est pas de doter tous les centres mais, à terme, de faire un choix sur les plus grands et les plus performants.