Oetinger, producteur allemand d'aluminium de seconde fusion, sort de l'ornière après son dépôt de bilan de juin 2013. Le nouvel actionnaire depuis un an, le fonds d'investissement SSVP III, a recentré l'activité sur deux sites voisins en Bavière, « les plus proches des donneurs d'ordres constructeurs et fonderies automobiles, les plus diversifiés dans leur portefeuille clients, les plus grands en taille », soulignent les dirigeants Roland Keller et Volker Heidtmann. Les deux autres usines à Berlin et Hanovre, qui enregistraient des pertes financières, ont fermé. Elles représentaient une production de 70 000 t/an. Les deux usines bavaroises atteignent ensemble 160 000 t/ an, et emploient 290 salariés. L'objectif consiste à augmenter leurs volumes et à accentuer leur développement dans l'aluminium liquide en fusion, sur un marché jugé plutôt demandeur en ce moment. La restructuration a logiquement entraîné une réduction du panel de fournisseurs de matière. Le nouvel Oetinger se fournit dans un rayon de 500 km, « incluant donc une partie de la France », soulignent ses dirigeants, pour moitié en négoce et pour moitié en chutes industrielles des clients. Sa filiale française Affinage de Lorraine à Gorcy, placée elle aussi en redressement judiciaire, a été reprise cet été par quatre de ses cadres dont l'initiale du nom inspire la nouvelle raison sociale, SKTB Aluminium. La Région Lorraine a apporté à leur plan 199 000 euros de fonds régionaux et européens. SKTB entend d'abord retrouver le niveau de production antérieur d'environ 35 000 t/ an, toujours à base de scrap. Elle vise progressivement 70 000 t, en capitalisant sur l'investissement de 6 millions d'euros dans un four d'aluminium liquide, réalisé en 2012.